Pour aller sur la Lune ou à destination de Mars, les Starship de SpaceX devront être ravitaillés en orbite avec de très grandes quantités d’ergols. Une manœuvre de cette envergure n’a jamais été réalisée en orbite, à l’exception des cargos ravitailleurs de la Station spatiale internationale. Début 2025, SpaceX lancera deux Starship, un chasseur et une cible, pour démontrer cette technologie.


au sommaire


    La Nasa maintient officiellement la date de septembre 2026 pour le retour des Américains sur la Lune lors de la mission Artemis III. Malgré cet optimisme affiché, la communauté spatiale, de manière générale, ne considère pas cet objectif comme réaliste. En effet, elle anticipe plutôt une mission habitée sur la Lune entre 2028 et 2032.

    Cependant, en privé, la Nasa prépare un scénario alternatif impliquant une mission similaire à ApolloApollo 9, où une capsule OrionOrion habitée s'amarrerait en orbite basse avec un véhicule Starship pour tester plusieurs fonctionnalités et systèmes comme l'amarrage entre Orion et le Starship, le support vie ainsi que l'habitabilité du Starship et son ergonomie. Cette mission pourrait ainsi combler le vide entre Artemis II (censé servir de répétition générale avant Artemis III lors d'un grand 8 autour de la Lune et de la Terre), et un éventuel atterrissage lunaire.

    Une fonctionnalité essentielle pour les futures missions à destination de la Lune et de Mars

    Bien que le quatrième vol d'essai du Starship ait suscité un enthousiasme général, la Nasa demeure préoccupée par l'avancement du développement du Starship lunaire, essentiel pour acheminer un équipage de et vers la Lune en toute sécurité depuis l'orbite lunaire.

    Voir aussi

    La mission réussie de Starship 4 décryptée par un expert

    Début 2025, la Nasa et SpaceXSpaceX ont prévu un test très important d'ergols cryogéniques qui sont stockés à des températures extrêmement basses pour les maintenir sous forme liquideliquide. La maîtrise de cette technologie est cruciale pour SpaceX, car les Starship nécessiteront un ravitaillement en orbite pour des missions vers la Lune ou Mars. Il faut savoir que les Starship ne pourront pas décoller avec suffisamment de carburant pour rejoindre la Lune ou Mars. Un ravitaillement en orbite sera nécessaire, d'où le développement de « citernes spatiales », en fait un Starship adapté à cet usage.

    Décollage du Starship lors de son quatrième vol de démonstration, brillamment réussi. © SpaceX
    Décollage du Starship lors de son quatrième vol de démonstration, brillamment réussi. © SpaceX

    Un Starship ravitaillé en orbite par un autre Starship !

    Cette démonstration du ravitaillement en orbite d'un Starship est un défi complexe qui met en œuvre beaucoup de technologies, dont des mécanismes d'amarrage, de transfert ainsi que des capteurscapteurs de navigation et plus encore. Afin de réduire les risques majeurs liés au transfert d'ergols à grande échelle, des démonstrations à petite échelle seront d'abord effectuées lors des prochains vols d'essai de Starship. Elles permettront d'évaluer les risques technologiques encourus dans les opérations à plus grande échelle.

    La démonstration implique le lancement de deux Starship : un chasseur et une cible. Après le lancement du Starship cible, qui disposera de mécanismes d'amarrage actifs et des fonctionnalités de navigation relative passive, le Starship chasseur devra le rejoindre, s'amarrer et réaliser le ravitaillement du Starship cible. Le chasseur sera équipé de mécanismes d'amarrage passif et de capteurs de navigation relativement actifs. À la fin de la démonstration, les deux Starship se désorbiteront. Il n'est pas prévu qu'ils soient récupérés.

    Si ce test de ravitaillement est réussi au premier trimestre de 2025, la Nasa pourra toujours envisager un atterrissage lunaire avec équipage dès 2026. Il marquera une avancée majeure dans la préparation des missions vers la Lune et Mars.