Après des semaines d’incertitudes liées aux problèmes techniques du Starliner, le vaisseau spatial de Boeing est retourné sur Terre sans encombre. Toutefois, cette mission qui aurait dû être une démonstration clé de sa capacité opérationnelle, a conduit à des réflexions sur la fiabilité du programme, alors même que des questions subsistent concernant l'avenir du véhicule et sa certification. Les ingénieurs et responsables de la Nasa se préparent à analyser minutieusement les données recueillies pour déterminer la suite des opérations et envisager un prochain vol habité ou inhabité.


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    Après plusieurs semaines de tergiversations liées aux problèmes techniques rencontrés par le Starliner de Boeing lors de son vol aller en juin, le vaisseau spatial a enfin effectué son retour sur Terre dans la nuit de vendredi à samedi. Ce voyage s'est déroulé sans incident, mais a eu lieu sans les astronautes Barry Wilmore et Sunita Williams. En raison d'incertitudes sur la fiabilité du véhicule, la Nasa a choisi de ne pas risquer la vie des deux astronautes, qui redescendront sur Terre avec la mission Crew-9 en février 2025.

    Bien que le Starliner ait quitté la Station spatiale internationale sans encombre, la manœuvre de désarrimage et de dégagement a été abrégée, témoignant d'une certaine fébrilité. Cette décision visait à éloigner le véhicule du complexe orbitalcomplexe orbital le plus rapidement possible, par crainte de dysfonctionnements des propulseurs et du risque d'une collision. Finalement, tout s'est finalement bien déroulé.

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    Lors du vol retour, les fuites d'hélium identifiées à l'aller n'ont pas empiré, et l'ensemble des propulseurs, y compris ceux impliqués dans les problèmes du vol aller, ont fonctionné normalement. La manœuvre critique de freinage, qui a duré environ 59 secondes pour sortir de l'orbite et amorcer la rentrée atmosphérique, s'est également bien passée. Après avoir freiné, le Starliner a déployé ses parachutesparachutes et airbagsairbags, atterrissant avec précision à l'endroit prévu, à White Sands Space Harbor au Nouveau-Mexique.

    Malgré toutes les péripéties et les aléas de cette mission, qui aurait dû être celle de la qualification du Starliner et de sa mise en service opérationnel, le succès de l'atterrissage a été un soulagement pour Boeing. Les équipes du programme ont souligné que le Starliner aurait pu ramener les astronautes en toute sécurité si la situation avait été moins incertaine. Toutefois, cette mission constitue un revers de plus pour Boeing, déjà confronté à de nombreux retards et surcoûts dans ce programme, dépassant de 1,5 milliard de dollars son contrat initial avec la Nasa. Les défis rencontrés durant le développement du véhicule soulèvent des inquiétudes quant à sa fiabilité.

    cette mission constitue un revers de plus pour Boeing, déjà confronté à de nombreux retards et surcoûts dans ce programme, dépassant de 1,5 milliard de dollars son contrat initial avec la Nasa

    Les équipes de la Nasa et de Boeing se réuniront pour une analyse approfondie des données afin d'identifier les causes des multiples pannes et de déterminer s'il s'agit de défauts de conception, ce qui apparemment ne seraient pas le cas, ou de « simples » pannes techniques. La destruction normale du module de service durant la rentrée atmosphérique est néanmoins dommageable, car les fuites d'hélium et les propulseurs défectueux étaient situés dans ce module, rendant impossible une vérification et analyse visuelle.

    L’avenir du Starliner

    Il est encore trop tôt pour statuer sur le sort du Starliner. Cependant, il est probable qu'il ne effectuera pas de nouveau vol avant de sitôt. Les perspectives de certificationcertification rapide pour le Starliner s'éloignent, plongeant Boeing dans l'incertitude concernant l'avenir de son vaisseau. La Nasa, qui ne peut pas se reposer uniquement sur le Crew DragonCrew Dragon de SpaceXSpaceX, souhaite néanmoins poursuivre le programme. Pour l'instant.

    Une nouvelle mission de certification pourrait être envisagée au premier semestre 2025. La Nasa devra décider si ce vol sera habité ou automatique. Une mise en service opérationnelle du Starliner pourrait intervenir début 2026. Toutefois, la désorbitation de la Station spatiale internationale, prévue pour janvier 2031, limitera le nombre de vols du Starliner à cinq ou six, ce qui interroge sur son utilité.