Dans un contexte où la sécurité et la fiabilité des vols habités sont primordiales, la Nasa a pris la décision prudente de faire revenir le Starliner de Boeing sur Terre sans ses astronautes, Butch Wilmore et Suni Williams. Suite à la découverte de fuites d'hélium et de problèmes de propulsion, les experts ont recommandé ce retrait. Cette démarche s'inscrit dans une volonté de tirer les leçons des tragédies passées, telles que les explosions des navettes Challenger et Columbia, et souligne la priorité accordée à la sécurité des astronautes. Ils redescendront sur Terre en février 2025.
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Dans un souci de sécurité absolue, la Nasa a décidé de ramener le Starliner de Boeing sur Terre sans les astronautes Butch Wilmore et Suni Williams.
Le 6 juin, la Nasa et Boeing avaient identifié des fuites d'hélium et rencontré des problèmes avec les propulseurs de contrôle du véhicule spatial alors que le Starliner s'approchait de la Station spatiale internationale. Depuis lors, les équipes d'ingénierie ont réalisé un travail important, comprenant l'examen de données, des essais en vol et au sol, ainsi que des examens indépendants avec des experts en propulsion de la Nasa. L'incertitude et le manque d'accord parmi ces experts ont conduit les dirigeants de la Nasa à décider que les deux astronautes redescendraient sur Terre, avec la mission Crew-9.
Dit autrement, le risque est réel que le système de propulsion du véhicule tombe en panne lors du retour sur Terre avec une rentrée atmosphérique qui ne serait pas contrôlée, c'est-à-dire que l'angle et l'orientation du véhicule (attitude) ne soient pas parfaits, ce qui conduirait à sa destruction.
Le souvenir vivace de Challenger et de Columbia
Cette décision s'appuie également sur les enseignements tirés des tragédies passées, notamment les explosions en vol des navettes Challenger (janvier 1986) et Columbia (février 2003). Dans les deux cas, des problèmes de sécurité avaient été signalés avant le lancement, mais ces préoccupations n'ont pas été suffisamment prises en compte. ChallengerChallenger a explosé peu après le décollage à cause d'une défaillance des joints toriques, tandis que ColumbiaColumbia s'est désintégrée lors de la rentrée atmosphérique en raison de dommages à l'aile causés par des débris de moussemousse isolante au moment du décollage.
Depuis ces événements, la Nasa a réévalué ses processus de décision et sa culture en matière de sécurité, mettant l'accent sur la préventionprévention des risques pouvant entraîner des pertes humaines. Cela illustre l'évolution de sa culture vers une gestion plus rigoureuse et proactive de la sécurité, garantissant que les erreurs du passé ne se reproduisent pas et que la vie des astronautes reste la priorité absolue.
Les astronautes resteront à bord du complexe orbitalcomplexe orbital jusqu'en février 2025, date à laquelle ils rentreront sur Terre à bord d'un Crew DragonCrew Dragon de SpaceXSpaceX avec les deux membres d'équipage de Crew-9. Cette mission, initialement prévue avec quatre membres d'équipage, ne sera pas lancée avant le mardi 24 septembre. La Nasa et SpaceX vont reconfigurer les sièges et charger le véhicule de fret supplémentaire, incluant des effets personnels et des combinaisons spatiales spécifiques au Crew Dragon pour les astronautes Butch Wilmore et Suni Williams.
Le Starliner ne sera pas abandonné dans l’espace
Conçu pour fonctionner de manière autonome (il a déjà effectué deux vols sans équipage) le Starliner de Boeing retournera sur Terre début septembre. Son départ est prévu avant le lancement de la mission Crew-9 pour s'assurer que le port d'amarrage Harmony soit disponible lorsque le véhicule spatial de SpaceX décollera de la Terre. Bien que ce vol retour se fasse sans équipage, de nombreuses données pourront être collectées. Elles seront utiles à la certificationcertification du véhicule pour des vols aller-retour à destination de la Station spatialeStation spatiale, mais aussi pour des vols habitésvols habités dans le cadre du programme Artemis de retour sur la Lune de la Nasa.
Quant à l'avenir du Starliner, il demeure incertain. La Nasa et Boeing ne devraient pas abandonner le programme, en raison des montants déjà investis et de la nécessité pour la Nasa de disposer d'un deuxième véhicule de transport, afin de ne pas dépendre d'un seul opérateur pour les rotations des équipages. Sa certification et sa mise en service opérationnelle ne sont pas envisageables avant la fin 2025, soit cinq avant la fin de vie opérationnelle de l'ISSISS.