La mission Polaris Dawn, qui est revenue dimanche après cinq jours d'orbite, constitue une avancée significative dans le domaine de l'exploration spatiale privée. Si la première « sortie » dans l'espace d'astronautes privés est un moment marquant, il convient également de saluer l'expertise technique de SpaceX qui continue d'impressionner. Quant au programme Polaris, découvrons quelles pourraient être les deux prochaines missions.
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Après une mission de cinq jours en orbite, Polaris Dawn et son équipage de quatre astronautes sont rentrés sur Terre dimanche, marquant ainsi une étape importante dans l'histoire de l'exploration spatiale et humaine. Cette mission a été ponctuée par la première « sortie » dans l'espace de deux des membres de l'équipage et a permis la réalisation de 36 expériences scientifiques et technologiques.
La première sortie dans l’espace d’astronautes privés
Jared Isaacman, qui finance le programme PolarisPolaris, et Sarah Gillis, employée de SpaceXSpaceX, ont effectué cette sortie, bien que le bas de leur corps soit resté à l'intérieur du vaisseau. Pendant ce temps, Scott Poteet et Anna Menon étaient maintenus à l'intérieur du Crew Dragon, sanglés à leur siège, tout en étant exposés au vide spatial, car la capsule ne possède pas de sas, mais une trappe.
Cette mission a encore une fois suscité un fort engouement pour SpaceX. Toutefois, bien que certains commentateurs décrivent cet événement comme un « pas de géant » vers la colonisation de Mars, il est essentiel d'adopter une perspective nuancée. La mission démontre avant tout le savoir-faire technique de SpaceX dans l'exploration humaine, tant au niveau du véhicule spatial, des servitudes et du système de survie associé aux combinaisons spatiales. En réalité, le simple fait de « sortir la tête hors de la capsule » ne doit pas être vu comme une avancée significative dans la conquête de Mars. Bien que cette sortie soit un jalon important dans les voyages spatiaux, le contexte technologique de cette réalisation doit rester au premier plan.
Gestion des risques et du stress
Un des aspects qui mérite d'être souligné est la gestion du stressstress et des risques durant cette mission. Les membres de l'équipage devaient faire face à divers dangers, notamment liés à la trappe de sortie du Crew Dragon qui pouvait ne pas se refermer correctement. Une telle défaillance aurait eu des conséquences dramatiques, comme des problèmes de répressurisation ou des fuites lors de la rentrée atmosphérique. L'exploit réside donc dans la capacité de l'équipage à surmonter ces défis avec efficacité.
Les perspectives du programme Polaris
Le programme Polaris comporte trois missions au total. Après cette première édition réussie, se pose la question des objectifs des deux missions suivantes. Jared Isaacman a réservé deux vols à bord d'un Crew Dragon et un vol à bord d'un Starship, dont le cinquième est prévu au mieux en novembre.
Pour ce qui est de la troisième mission, nous savons qu'un équipage embarquera à bord d'un Starship pour une mission lunaire qui consistera à survoler la Lune à différentes altitudes. En revanche, la deuxième mission suscite de nombreuses interrogations. On sait qu'elle se déroulera à bord d'un Crew Dragon, ce qui la limitera à l'orbite basse. Initialement envisagée avec sérieux, cette deuxième mission du programme Polaris, qui prévoyait une mission de maintenance visant à rehausser l'orbite du Télescope Hubble, semble désormais avoir été abandonnée.
Quels scénarios de missions pour Polaris 2 ?
Alors quelles sont les options s'offrant au programme Polaris pour éviter de rééditer une mission similaire à celles d'Inspiration4 et de Polaris DawnDawn ? En effet, il est peu probable que Jared Isaacman accepte de se contenter d'un simple vol en orbite basse, sauf si une véritable sortie dans l'espace est prévue pour s'éloigner de quelques mètres du Crew Dragon.
Parmi nos scénarios réalistes, une mission vers la Station spatiale internationale pourrait être envisagée, en partenariat avec Axiom Space, qui doit amarrer le premier module de sa future station à l'ISSISS en 2026. Ce serait une occasion idéale pour un équipage de Polaris de contribuer à la mise en service de ce module, que construit actuellement Thales Alenia Space.
Une autre approche intéressante consisterait à envisager un amarrage simultané d'un Crew Dragon avec un vaisseau cargo Dragon. Cette option aurait du sens pour SpaceX qui souhaitait utiliser la mission vers HubbleHubble pour amorcer un service de maintenance en orbite.
Objectifs Lune pour Jared ?
Enfin, étant donné ses ressources financières importantes, il n'est pas exclu que Jared Isaacman opte pour deux vols habitésvols habités à destination de la Lune à bord d'un Starship. La troisième mission, prévue début 2030, pourrait alors viser un alunissage sur la Lune. Un premier indice allant dans ce sens est que la page d'accueil du site InternetInternet du programme Polaris a été modifiée et affiche aujourd'hui une illustration d'un Starship... À suivre donc.