L’agence spatiale indienne a révélé l’identité de ses quatre premiers astronautes. Trois d’entre eux constitueront l’équipage du tout premier vol habité indien, prévu en 2025.
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Va-t-on les appeler les « gaganautes » ? Ces quatre astronautes choisis incarneront le programme du vol habité indien « Gaganyaan ». Ce sont tous des hommes (aucune femme), et tous sont des pilotes d'essai de l'Indian Air Force.
Vers un premier vol en 2025
Leur identité a été révélée mardi par le Premier ministre indien Narendra Modi, à l'occasion d'une visite du Vikram Sarabhai Space Center, incluant l'inauguration de plusieurs installations. Les quatre hommes sont :
- Prasanth Nair ;
- Ajit Krishnan ;
- Angad Pratap ;
- Shubhanshu Shukla.
Les trois premiers sont Group Captain (équivalent de colonel) à l'Indian Air Force, le quatrième est Wing Commander (commandant). Le Premier ministre leur a octroyé leurs ailes d'astronautes, mais seulement trois d'entre eux seront sélectionnés pour réaliser le premier vol. Tous les quatre ont été formés à Star City, le centre d'entraînement des astronautes russes, près de Moscou.
Le premier vol est aujourd'hui prévu en 2025. Avant lui, l'agence spatiale indienne (Isro) réalisera un vol sans passager d'ici la fin de l'année afin de valider la capsule Gaganyaan. Les vols se feront en orbite basse. Le calendrier a été plusieurs fois décalé dans le temps, mais on constate de plus en plus de progrès dans le programme.
De grandes ambitions en orbite
Le programme de vol habité indien a été dévoilé en 2018 par Narendra Modi. Il a pour but dans un premier temps de réaliser de manière autonome un vol d'astronautes indiens, et dans un second temps, d'assurer une présence indienne permanente en orbite avec une station spatialestation spatiale. À plus long terme, l’Inde rêve d’un astronaute sur la Lune.
Aujourd'hui, seuls les États-Unis, la Russie, et la Chine disposent d'un programme de vol habité autonome. L'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) envoie ses astronautes dans la Station spatiale à bord de vaisseaux américains (Dragon), ou russes (SoyouzSoyouz).
L’Inde avance à grands pas dans son programme de missions habitées sur la Lune
Article de Rémy DecourtRémy Decourt, publié le 24 octobre 2023
Seulement quelques mois après être devenue la quatrième puissance spatiale à poser sur la Lune un engin robotiquerobotique, l'Inde continue de nous enthousiasmer. Cette fois-ci, pas de sonde spatiale mais une jolie démonstration technologique du bon fonctionnement de la tour d'éjection de sa future capsule habitée. Cette tour est un élément important de la sécurité des astronautes lors du décollage. Nos explications.
Alors que l'Agence spatiale européenne (ESA) semble vouloir faire l'impasse sur l'autonomieautonomie dans le domaine des vols habitésvols habités, préférant la coopération internationale et le transport de fret spatial, l'Inde a une vision très différente de celle des Européens. Avec les moyens financiers qu'on lui connaît, sans commune mesure avec ceux de l'Europe, mais avec une armée d'ingénieurs et de techniciens très qualifiés, l'Inde s'est dotée d'un programme de vols habités très ambitieux avec en ligne de mire une mission habitée sur la Lune d'ici 2040. Même si ce programme, baptisé Gaganyaan, repose en grande partie sur l'adaptation de technologies existantes plutôt que sur de l'innovation, il s'agit tout de même d'un véritable exploit pour cette puissance spatiale récente. Rappelons que cet été l'Inde est devenue la quatrième puissance spatiale à poser un engin robotique sur la Lune (Chandrayaan 3), après la Russie, les États-Unis et la Chine.
Un premier vol habité en 2025
Initialement prévu au début de la décennie, ce premier vol habité a été reporté à plusieurs reprises. En 2022, l'Inde le souhaitait pour fêter le 75e anniversaire de l'indépendance indienne. Il est aujourd'hui prévu en 2025. Il sera réalisé dans le cadre du programme Gaganyaan qui prévoit trois vols habités en orbite basse. L'agence spatiale indienne Isro a donné quelques informations sur cette première mission (Gaganyaan 1) qui devrait voir un équipage de deux ou trois « gaganautes » (nom donné aux astronautes indiens), avec peut-être une femme, séjourner trois jours en orbite avant de redescendre sur Terre, dans les eaux territoriales indiennes.
Un système d’éjection pour garantir la vie des astronautes
Samedi, l'Isro a aussi réalisé le test du système d'éjection de sa future capsule habitée lors du vol TV-D1 (CES, Crew Escape System). Ce système se présente sous la forme d'une tour d'éjection située au sommet de la capsule. Il est similaire dans son architecture aux tours d'éjection qu'utilisent les Russes pour les capsules Soyouz et les Américains pour le véhicule OrionOrion. Quant à SpaceXSpaceX, il a fait un choix très différent et plutôt que d'utiliser une tour d'éjection, l'entreprise a opté pour un système à plusieurs moteurs répartis tout autour du Crew Dragon.
Ce test réussi du système de sauvegardesauvegarde et de sa tour d'éjection représente une avancée importante car, le décollage reste l'une des phases les plus critiques d'un vol habité. En cas de défaillance du lanceurlanceur, la capsule spatiale est équipée d'un système d'éjection qui garantit la sécurité des astronautes à bord en éloignant la capsule rapidement et de manière la plus stable possible du lanceur.
Une tour d’éjection opérationnelle
Le boosterbooster utilisé pour ce vol n'est évidemment pas la fuséefusée qui sera utilisée pour envoyer les astronautes en orbite. Mais il est suffisamment puissant pour simuler un décollage représentatif d'un vol avec équipage. La tour d'éjection a été activée à 12 kilomètres d'altitude et a éjecté un prototype de capsule à l'échelle 1 du booster. Cette dernière est ensuite redescendue sous trois parachutesparachutes vers le golfe du Bengale où la marine indienne l'a récupérée.
Pendant ce temps, alors que les États membres de l'Agence spatiale européenne semblent incapables, et peut-être ne parviendront jamais, à trouver un consensus sur une autonomie en matièrematière de vol habité, l'ESA semble se satisfaire de son passé. Dans un tweet, elle a salué le vol habité de Claudie Haigneré, qui est devenue le 23 octobre 2001, la première Française dans l'espace, où elle a vécu et travaillé à bord de la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale.