C'est une situation préoccupante pour la Nasa et particulièrement embarrassante pour Boeing, dont la capsule Starliner risque d'être interdite de vol habité pour le retour des deux astronautes qui l'ont utilisée pour rejoindre la Station spatiale internationale. Les difficultés techniques, qui semblent s'accumuler sans fin, pourraient contraindre la Nasa à recourir à une capsule Crew Dragon de SpaceX pour assurer le rapatriement de ses astronautes.


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    Initialement prévus pour un court séjour à bord de la Station spatiale internationale (ISSISS), les astronautes Suni Williams et Butch Wilmore se trouvent dans l'incertitude quant à leur retour sur Terre. Le Starliner de Boeing, avec lequel ils ont rejoint l'ISS le 6 juin, pourrait être déclaré inapte pour un vol habité de retour. Ce contexte pourrait contraindre les astronautes à rester à la station pendant huit mois au lieu de quelques semaines.

    La décision de solliciter SpaceXSpaceX pour leur rapatriement, plutôt que d'attendre des corrections sur le Starliner, doit être prise d'ici la mi-août. Cette situation découle de problèmes techniques concernant le système de propulsion du Starliner, rencontrés lors de son vol vers l'ISS le 6 juin dernier. Les conditions ayant provoqué l'arrêt de cinq propulseurs durant l'approche ont été reproduites, indiquant que les joints sont en cause. Cependant, la mécanique de leur gonflement sous chaleur, suivie d'un rétrécissement, demeure mystérieuse. Parallèlement, des fuites d'hélium ont été détectées, ce qui soulève de nouvelles préoccupations. Une fuite isolée a été observée avant le décollage, mais d'autres ont été relevées pendant le vol.

    Incertitude sur la chaîne des événements à l’origine des défaillances des propulseurs

    Ces propulseurs sont cruciaux pour permettre au Starliner de s'éloigner de l'ISS après le désamarrage et pour maintenir la capsule en bonne position lors de sa désorbitation. Si des fuites d'hélium devaient survenir à nouveau en vol, elles pourraient entraîner de graves complications pour le fonctionnement du système de propulsion lors des manœuvres du véhicule.

    Si la NasaNasa et Boeing n'arrivent pas à identifier les causes de ces problèmes, le Crew Dragon de SpaceX pourrait être utilisé pour ramener les astronautes. Dans ce cas, la prochaine rotation des équipages, prévue fin septembre (Crew 9), comptera seulement deux astronautes, laissant ainsi deux sièges vacants pour Suni Williams et Butch Wilmore. Dans ce scénario, leur retour sur Terre aura lieu en février 2025. Cette situation met en évidence l'importance de disposer de plusieurs opérateurs de véhicules commerciaux pour assurer la continuité des services de lancement en cas de défaillance d'un véhicule spatial.

    Conséquences psychologiques

    Bien que les astronautes soient formés pour gérer divers problèmes techniques, logistiques et d'organisation, un séjour prolongé dans l'espace peut avoir des effets psychologiques significatifs. Des études montrent que des missions plus longues, surtout lorsqu'elles ne sont pas initialement planifiées, peuvent nuire à la santé mentale, nécessitant une attention particulière de la part de la Nasa.

    L’avenir du Starliner

    Les perspectives de certificationcertification rapide pour le Starliner s'éloignent, plongeant Boeing dans l'incertitude concernant l'avenir de son véhicule spatial. Les difficultés accumulées depuis le début du programme soulèvent des questions sur la fiabilité du Starliner. La Nasa, qui ne peut évidemment pas dépendre exclusivement du Crew DragonCrew Dragon de SpaceX, souhaite voir le programme se poursuivre. Une nouvelle mission de certification pourrait être envisagée au premier semestre 2025, avec une mise en service opérationnelle du véhicule qui pourrait être décidée fin 2025 ou début 2026. Toutefois, la désorbitation de la Station spatiale prévue en janvier 2031 limitera les vols du Starliner à cinq ou six.