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Impossible de la manquer, chaque soir, étincelante au-dessus de l'horizon sud-ouest. Que l'on vive dans les faubourgs ou à la campagne, on peut admirer, ces temps-ci, Vénus dans toute sa splendeur, dès que le Soleil a disparu sous l'horizon. Elle est si brillante que sa lueur se reflète sur l'eau. Nul doute que, dans un environnement pauvre en lumière artificielle, on peut même distinguer les ombres qu'elle projette. Impressionnant. Et cela va encore s'amplifier au cours des prochaines semaines : il est prévu que sa luminositéluminosité augmente de 20 % au cours des prochaines semaines, jusqu'au 20 février.
Mais pourquoi la légendaire déesse de la Beauté resplendit-elle autant ? Au point d'ailleurs, en ces sombres soirées d'hiverhiver, de faire de l'ombre à SiriusSirius, l'étoile la plus brillante du ciel, qu'elle surpasse allègrement. (Cette dernière ne reprend son règne sur la nuit qu'après le coucher de la planète, quatre heures environ après le Soleil.)
Sur cette photo composite de Vénus prise au foyer d’un télescope, on peut distinguer les différentes teintes des nuages qui l’enveloppent. © CS Marco, Spaceweather
Une luminosité qui va décroître alors même que les distances seront plus courtes
C'est la relative proximité avec la Terre, et surtout sa couverture nuageuse permanente - par ailleurs responsable d'un puissant effet de serreeffet de serre (la déesse de l'Amour est la planète la plus chaude du Système solaire) - très réfléchissante, qui fait de Vénus un astre si lumineux dans le ciel terrestre.
En outre, sur une orbiteorbite plus proche du Soleil que celle de la Terre (108 millions de kilomètres en moyenne, contre 150 millions), elle gravite plus vite. Ces derniers temps, elle se rapproche de nous à grands pas, et c'est le 25 mars prochain qu'une fois de plus, la planète va nous doubler (voir le schéma ci-dessous). Ce jour-là, 42 millions de kilomètres seulement nous sépareront d'elle.
Elle devrait paraître plus brillante encore. Eh bien non, sa luminosité va décroître. Pourquoi ? Parce que la partie éclairée que nous voyons depuis la Terre diminue. Comme la LuneLune, mais cela n'est visible que dans un instrument (jumelles, lunette ou télescopetélescope), la planète nous présente des phases. Aussi, à mesure qu'elle s'aligne avec le Soleil, toujours du point de vue terrestre, la voyons-nous passer d'un premier quartier à un fin croissant... Après le 20 février, sa luminosité va donc baisser malgré la réduction de la distance entre les deux planètes voisines.
Vue en perspective de la position des planètes du Système solaire, le 4 février 2017. Au premier plan, la Terre (Earth). Du point de vue terrestre, Vénus et Mars apparaissent proches (conjonction géocentrique). Le 25 mars, Vénus aura doublé la Terre. © SkySafari
Vénus est visible avec Mars, son amant
Celle que l'on surnomme couramment l'étoile du Bergerétoile du Berger est donc Vesper en ce moment, l'étoile du soir (Hesperos, pour les Grecs, « celle du soir » ; pour le matin, les Romains l'avait nommée Lucifer ; pour les Grecs, elle était Eosphoros). Un faux-ami, toutefois, car VénusVénus, rappelons-le, est une planète et non une étoile.
Peut-être avez-vous remarqué en l'admirant qu'un astre rougeoyant l'accompagne un peu plus haut dans le ciel. Comme elle, il ne scintille pas, signe que c'est aussi une planète, étymologiquement, un astre vagabond (asteres planetes), au contraire des astres fixes, les étoiles. Il s'agit bien sûr de Mars. Tous deux, amants dans la mythologie, continuent de se rapprocher dans la voûte céleste. À noter que le 31 janvier, la Lune en croissant, leur rendra visite au sein de la constellationconstellation des PoissonsPoissons.