Après une présentation lors du point presse du ministère des Armées, on sait maintenant à quoi ressemble le planeur hypersonique français V-MaX.
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Après son premier tir d'essai du démonstrateurdémonstrateur du planeur hypersonique V-MaX fin juin dernier, la France fait désormais partie des rares pays à être entrés dans l'ère de l'hypervélocité. De cet essai, on a pu retenir les images de traînées blanches diffusées sur les réseaux sociauxréseaux sociaux et quelques photos de la fuséefusée sur le pas de tir. En revanche, sur les caractéristiques et même le design de l'engin, la Girection générale de l'Armement (DGA) et le ministère des Armées sont restés muets, du moins jusqu'à la semaine dernière.
Lors du dernier point presse du ministère des Armées, dans une vidéo présentant en images les moments forts de l'année passée, comme le tir d'essai d'un missile M51.3, le lancement du satellite Syracuse 4B, la livraison de nouveaux aéronefs et navires, on peut voir furtivement une représentation en 3D du fameux V-MaX. Le planeur ressemble fortement à ses homologues chinois, russes ou américains, avec une structure aplatie triangulaire. Ce qui le différencie, c'est la présence sur la partie arrière d'un élément bombé lui conférant une forme plus arrondie.
Sur cette vidéo de la conférence de presse du 25 janvier du ministère des Armées, à 5 min 33 s on peut voir durant quelques secondes une représentation du V-MaX. © Ministère des Armées
Un V-Max 2 pour cette année
Difficile de savoir si cet élément arrondi se trouve sur la partie supérieure ou inférieure de l'appareil. Si cette image semble officialisée par la diffusion de cette vidéo, le reste des caractéristiques et notamment la vitesse de l'engin restent inconnus.
En juin dernier, pour lancer le V-MaX, une fusée-sonde à trois étages avait été utilisée. Le premier étage était constitué d'un booster et les autres composés de deux fusées pour permettre à l'engin d'atteindre une vitesse hypersonique en évoluant au-delà de Mach 5. Car, il s'agit bien d'un planeur et il ne dispose pas de système de propulsion. Avec son design, il peut maintenir son allure tout en restant manœuvrable afin d'éviter toute mesure d'interception. Après l'essai réussi de juin dernier, le tir d'un second démonstrateur plus abouti est prévu pour cette année ou la prochaine.
Traînées blanches mystérieuses dans le ciel : l’Armée explique ce que c’est
Article de Sylvain BigetSylvain Biget, publié le 27 juin 2023
La Direction générale des armements vient d'annoncer qu'un tir d'essai du démonstrateur de planeur hypersonique français V-MaX a été réalisé le 26 juin, à 22 h, à partir de son centre d'essais de missiles de Biscarosse sur la côte landaise. À l'issue de ce test, de nombreuses personnes ont pu voir les traînées blanches dans le ciel occitan.
Hier soir, de nombreux habitants de l'Occitanie ont pu voir un phénomène étrange dans le ciel au-dessus de l'océan. Il s'agissait d'inédites traînées blanches formant des courbes. Des photos et vidéos les montrant ont été publiées en nombre sur les réseaux sociaux. L'explication officielle de ce phénomène vient à l'instant de nous parvenir par voie de communiqué. Le ministère des Armées vient d'annoncer que la Direction générale des armements (DGA) vient de réaliser lundi soir, à 22 h, un tir d'essai du démonstrateur du planeur hypersonique V-MaX. Le V-MaX, pour Véhicule manœuvrant expérimental, Futura en parle depuis 2019. Le planeur est lancé par une fusée pour atteindre une vitesse hypersonique, c'est-à-dire au-delà de Mach 5 (près de 6 200 km/h). À cette vitesse importante, le planeur continue à rester manœuvrable, ce qui permettrait à un missile de déjouer les systèmes de défense antiaérienne en raison de l'imprévisibilité de sa trajectoire. Or, ce planeur V-MaX devait initialement être testé en 2021. En avril 2021, la DGA avait d'ailleurs émis des bulletins d'alerte pour annoncer un tir de missile d'essai dans le secteur de Biscarosse.
Des photos des traînées dotées de formes étranges circulent sur les réseaux sociaux. © Méteo Pyrénees, Twitter
La France à l'heure de l'hypervélocité
Il s'agissait en réalité d'un test de lancement de missile à capacité nucléaire M51M51.3. Depuis, on n'avait plus vraiment entendu parler de ce V-MaX dont Ariane Group avait en charge le développement. Mais il y a quelques jours, des messages destinés à l'aviation civile annonçaient à nouveau des délimitations sur deux vastes zones d'exclusion en prévision de tirs de missiles. Ces bulletins mettaient déjà la puce à l'oreille, étant donné que le secteur couvrait une distance de 2 000 kilomètres dans l'océan Atlantique au niveau des Landes. Au bout de ce couloir, se trouvait une autre zone large de 300 kilomètres pour une altitude de 200 kilomètres. Cet ensemble était assez suffisamment inédit pour laisser présager du lancement de ce démonstrateur.
Le bulletin annonçant la création d’une zone temporaire à risque, émis en fin de semaine dernière, laissait envisager le tir du V-MaX. © @ufotinik, Twitter
Dans son communiqué, le ministère des Armées souligne que la fusée-sonde encapsulant le planeur a été tirée à partir du site DGA du centre d'essais de missiles de Biscarosse. Pour les militaires, « son essai en vol, sur une trajectoire à longue portée très exigeante, constituait un défi technique inédit qui prépare l'avenir de notre feuille de route nationale hypervélocité ». Avec ce démonstrateur, la France rejoint le club très restreint des nations disposant de cette technologie. Les États-Unis réalisent depuis des années de nombreux tests de différents types de véhicules hypersoniques. La Chine dispose déjà d'armement de ce type et réalise également des essais régulièrement. Quant à la Russie, elle se targue d'être le seul pays à avoir employé ce type d'arme de façon opérationnelle dans le cadre de la guerre en Ukraine. Ainsi, jusqu'à sept missiles hypersoniquesmissiles hypersoniques Kh-47 Kinjal, présentés par le Kremlin comme invincibles, auraient été abattus par des systèmes de défense Patriot alors qu'ils étaient tirés sur des villes ukrainiennes, dont Kyiv. Un fait qui interroge sur la réalité technologique de cette arme qui reste effectivement issue d'une déclinaisondéclinaison d'un missile balistique.
Pour ce qui est du V-MaX, pour le moment le ministère des Armées français n'a donné aucun détail sur les caractéristiques techniques de l'engin, ni sur ses performances. On ne sait même pas à quoi il peut ressembler. Ce que l'on sait, c'est qu'à l'issue du tir de ce V-MaX, la DGA doit réaliser des analyses techniques des données récupérées pendant la duréedurée du vol. À partir de ces résultats, il est prévu de réaliser un second essai avec un démonstrateur plus performant pour pousser plus loin la technologie.
V-MaX, le planeur hypersonique français va prendre son envol
Le démonstrateur hypersonique V-MaX de l'armée française devrait réaliser son premier vol d'essai d'ici quelques mois selon la ministre des Armées Florence Parly. Elle évoque également d'importants investissements dans le programme d'intelligenceintelligence artificiel Artemis qui entre dans sa deuxième phase.
Article de Sylvain Biget, publié le 29 janvier 2021
En janvier 2019, la ministre des Armées Florence Parly évoquait le développement d'un démonstrateur de planeur hypersonique français. Elle misait sur des premiers vols dès la fin 2021. Dernièrement, c'est lors d'une visite de la base aérienne 110 de Creil que la ministre a confirmé lors d'un discours sur l'intelligence artificielleintelligence artificielle de défense, que le premier vol de ce démonstrateur baptisé V-MaX pour Véhicule Manœuvrant eXpérimental aurait lieu « dans les prochains mois ». Comme Futura l'avait expliqué, le planeur hypersonique sera lancé à la fois à haute vitesse et altitude par une fusée sonde afin capable d'atteindre une vitesse dépassant Mach 5 (env. 6200 km/h), il ne lui resterait qu'à évoluer à cette vitesse avec l'atout d'une grande manœuvrabilité.
Selon la ministre, ce type de missile pourrait « parcourir la distance entre Dunkerque et Nice en 12 minutes ». Rappelons que contrairement à un missile balistique qui peut évoluer bien plus rapidement, l'interception d'une telle arme hypersonique est très difficile en raison de sa manœuvrabilité et de l'impossibilité de déterminer avec précision son point d'aboutissement.
L’IA nouveau nerf de la guerre
C'est Ariane Group qui dispose de la maitrise d'œuvre du développement du V-MaX, avec la participation de l'Onera qui dispose de souffleries hypersoniques. En débutant les tests du VMaX, la France va rejoindre du petit club des quelques nations qui disposent d'un programme d'arme hypersonique, dont font partie les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Cette dernière a d'ailleurs un coup d'avance pour le moment.
L'annonce des essais de ce démonstrateur a été effectuée en préambule d'un discours plus global sur les atouts de l'intelligence artificielle de défense. La ministre a mis avant le programme militaire Artemis, qui place cette IA en tant que multiplicateur de force. Il permettra selon ses dires de « prendre une décision éclairée dont dépend la vie de milliers de personnes » en quelques dizaines de minutes alors que l'intelligence humaine serait alors dépassée. Cette IA sous-entend la collecte, le stocker et le traitement massif de données. Il s'agit du « nouveau nerfnerf de la guerre » selon Florence Parly.
La France va se doter d'un planeur hypersonique
Article de Sylvain Biget, publié le 29/01/2019
À l'avenir, il y aura les États dotés d'armes hypersoniques et les autres... Avec le projet d'essai en vol d'un planeur hypersonique d'ici fin 2021, la France compte rejoindre le club très fermé des nations maîtrisant cette technologie.
Lors de ses vœux le 21 janvier, la ministre des Armées, Florence Parly a évoqué le développement d'un planeur hypersonique. Ce type d'appareil, à vocation militaire, préfigure ce que seront les missiles de demain. Il s'agit de lancer à très grande vitesse et haute altitude l'appareil pour qu'il puisse atteindre une vitesse hypersonique, soit une vitesse dépassant Mach 5, près de 6.200 km/h. Dans un premier temps, le « planeur » serait donc encapsulé dans un missile capable d'atteindre Mach 5. Une fois déployé, il pourrait alors disposer d'une grande maniabilité tout en conservant sa vélocitévélocité.
L'avantage, pour une telle arme, est qu'elle est capable de déjouer les systèmes de neutralisation, comme les solutions antimissiles, car elle n'a pas une évolution balistique classique et reste donc imprévisible. La ministre a déjà précisé que le premier vol d'un démonstrateur baptisé V-MaX sera programmé pour la fin de l'année 2021.
La Chine fait trembler les États-Unis
La France est loin d'être la première nation à miser sur les armes hypersoniques. Les États-Unis ont réalisé de nombreux tests et prévoient de rendre ses missiles opérationnels à l'horizon 2023. Comme Futura l'évoquait en août dernier, la Chine vient de faire un bon technologique considérable en dépassant les États-Unis dans ce domaine. Enfin, la Russie ferait mieux que tout le monde avec un planeur hypersonique Avanguard déjà opérationnel et qui dépasserait Mach 20, selon Moscou.
De son côté, la France n'est pas en reste, elle dispose depuis longtemps de plusieurs souffleries hypersoniques exploitées par l'Onera (Office national d'études et de recherches aérospatiales). La plus rapide peut atteindre Mach 21. Par ailleurs, l'étude d'un missile nucléaire hypersonique avait déjà été évoqué dès novembre 2014. Au printemps 2017, le Sénat avait même publié un rapport pour évoquer ce type d'appareil à l'horizon 2040.