La conscience grandissante des étudiants face aux enjeux environnementaux et sociétaux n’est bien souvent pas matérialisée par leur formation, et donc dans la suite de leur carrière. Partant de constat, et dans une volonté de changement systémique, ChangeNOW et Les Echos START, viennent de réaliser la première édition du classement des universités et écoles pour changer le monde.
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À en croire Nelson Mandela, « l'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde ». Un principe semble-t-il partagé par ChangeNOW et Les Échos START, avec l'audit de Deloitte, à l'origine de la première édition du classement des universités et écoles pour changer le monde. Sur 269 établissements de l'enseignement supérieur sollicités, 48 ont joué le jeu, « qui pour la plupart avaient déjà entrepris des démarches de transition, explique Santiago LefebvreSantiago Lefebvre, cofondateur et CEO de ChangeNOW. Notre volonté n'est d'ailleurs vraiment pas de pointer du doigt les derniers du classement mais au contraire de valoriser les initiatives qui répondent aux enjeux environnementaux et sociétaux, et de construire cette transition avec eux ».
Une conscience à intégrer dans une carrière
L'idée est née en octobre 2019 lors de la COP1 Étudiante. Santiago Lefebvre y était intervenant et à la question qu'il a posée à l'assistance, « qui a peur de l'avenir ? », il a été surpris de voir une très grande majorité lever la main. « C'est un vrai problème, car les étudiants sont conscients des enjeux environnementaux et sociétaux, mais n'ont pas forcément les moyens d'agir en conséquence dans leur carrière ensuite », précise-t-il. Un constat qui fait écho au Manifeste Étudiant pour un Réveil Écologique, signé en 2018 par près de 30.000 étudiants issus de plus de 400 établissements d'enseignement supérieur en France, mais aussi au rapport du Shift Project publié en mars 2019, qui mettait en lumièrelumière que seules 11 % des formations abordaient les enjeux socio-écologiques de manière incontournable.
41 critères, 6 thématiques
Pour établir ce classement, un questionnaire de 41 critères réunis en six thématiques :
- densité de l'impact au sein du programme (71 points) ;
- réseau d'alumni et accès au marché du travail dans l'impact (10 points) ;
- stratégie et publication des objectifs (14 points) ;
- diversité et égalité des chances (33 points) ;
- implication des associations étudiantes (13 points) ;
- excellence académique et employabilité (27 points).
L'absence des universités dans ce classement s'explique d'après Santiago Lefebvre par le fait d'un modèle de gouvernance différent des écoles et d'une mainmise sur les programmes qui dépend moins d'elles. La volonté est également par la suite de pouvoir élargir la consultation à d'autres typologies de cursus comme le design ou l'architecture.
Stimuler le changement systémique
Avec une moyenne générale aux alentours de 80 points sur les 168 possibles, la marge de progression est importante. Selon Santiago Lefebvre, « c'est une première édition, il aurait été surprenant que les scores aient été plus conséquents, mais ça leur donne des idées de pistes à creuser comme l'intégration des problématiques environnementales qui reste majoritairement le maillon faible. Ce type de classement est selon nous un bon moyen pour stimuler le changement systémique, c'est-à-dire de ne pas altérer l'excellence académique mais au contraire la compléter avec la prise en compte des nouveaux enjeux ». L'enjeu est aussi d'aider les étudiants à mieux s'orienter vers les formations qui correspondent à leurs aspirations.