Bien que la Chine reste discrète sur son programme de vols spatiaux, la réussite de son premier vol habité, Shenzhou V en 2003, a marqué une étape importante dans son programme. Ses ambitions se sont renforcées de sorte que la Chine travaille au développement d'un laboratoire spatial et d'une base permanente dans l'espace et un corps d'astronautes compétents prend forme.

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    Shenzhou

    Shenzhou

    Le vaisseau ShenzhouShenzhou V n'était qu'une étape à des engins spatiaux plus complexes. Shenzhou VI, dont le lancement au moyen d'une fuséefusée Long Marche 2F est prévu à la fin de l'année, doit emporter 2 personnes et rester bien plus longtemps en orbite que Shenzhou V qui avait fait 14 tours en 21 heures. Et on peut s'attendre à l'avenir à une accélération du programme et à une augmentation du nombre de vols.

    Shenzhou VI

    Shenzhou VI va vraisemblablement tester des technologies nécessaires à l'accostage entre le vaisseau et le module orbital, qui seront d'une importance vitale pour l'établissement de modules orbitaux, prémices à la constructionconstruction d'une base spatiale permanente.

    A la différence du vol précédent, la capsule Shenzhou VI emportera deux astronautes et non pas un, pour un séjour de cinq ou six jours en orbite autour de la planète.

    Au cours de la mission, les deux taikonautes, nom désignant des astronautes chinois, utiliseront la capsule de rentrée atmosphérique et quelques expériences scientifiques sont prévues à l'intérieur du module orbital. Si la mission s'avère réussie, la Chine devrait tenter une sortie dans l'espace et un amarrage en orbite en 2007, lors de la mission Shenzhou VII.

    Les modifications techniques apportées à l'engin spatial et dans sa construction ont permis un gain de poids substantiels. Shenzhou VI n'est pas plus lourd que le premier vaisseau de la série alors qu'il emporte une personne de plus.

    Transfert de Technologies

    Cette réussite ne doit pas faire oublier que la Chine souffre d'un handicap lourd. La mise au point d'applications spatiales nécessite des technologies très pointues que la Chine ne possède pas encore. Pour faire simple, soit elle se donne les moyens et le temps nécessaires pour les acquérir, mais cela coûte cher et alors on parle en décennies, soit la Chine compte sur le transfert de technologie. Plus rapide et moins onéreux, cela oblige juste à une ouverture plus prononcée de son marché, d'autant plus que les firmes spatiales occidentales sont désireuses de pénétrer ce marché qui passe par un développement sur place de la production d'un nombre croissant de systèmes et assure "naturellement" l'acquisition de nouvelles compétences.

    Si le développement de la navette spatiale russe Bourane et les contre-mesures à l'Initiative de défense stratégique (IDS) de Ronald Reagan ont précipité la chute de l'ex-Union soviétique, tant les Russes dépensaient sans compter pour rester dans cette course à l'espace dans un contexte de guerre froide avec les USA, il en va tout autrement pour la Chine dont le parcours apparaît plus pragmatique. En effet, si l'effort spatial chinois était dicté par la seule propagande politique, ses acteurs n'auraient pas attendu le cinquième lancement de leur vaisseau pour y placer un, deux, voire trois occupants. Loin de cette précipitation, c'est une démarche prudente qui est choisie, démontrant par là que les Chinois obéissent avant tout à un véritable programme scientifique d'utilisation et de colonisation de l'espace.

    Position américaine

    Justement, la Chine s'annonce comme la puissance économique majeure d'ici une cinquantaine d'années et aux États-Unis, certaines personnes proches du pouvoir actuel pensent que ce rival remplacera la menace longtemps représentée par l'Union soviétique.

    Conscients de ce pragmatisme, les États-Unis ont lancé en janvier 2004 un ambitieux projet d'exploration spatiale. Ce programme traduit avant tout la détermination des États-Unis de poursuivre l'exploration de l'espace par des engins habités. Bien qu'il apporte à la NASA une mission nouvelle et des objectifs précis, il va surtout accroître les gapsgaps technologiques qui séparent, déjà, les États-Unis des autres nations impliquées dans l'exploration de l'espace, dont la Chine, 3ème puissance spatiale à envoyer un homme dans l'espace. Mais surtout, ils visent à prendre une longueur d'avance sur la Chine.

    Bref, les spécialistes ne sont pas dupes, les États-Unis souhaitent maintenir une avance technologie très importante sur la Chine.