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Un rover type MER (Opportunity ou spirit, les 2 rovers sont les mêmes).Crédits : JPL/NASA
Mars ExpressMars Express a été la première sonde à poste et aussi la plus discrète. Une mission orbitale est moins spectaculaire qu'un atterrissage, et il faut du temps pour affiner l'orbite et calibrer les instruments. Les premiers résultats sont toutefois spectaculaires, avec des images d'excellente qualité.
De son côté, le spectromètre italien a déjà détecté de la glace d'eau au pôle sud, ce qui n'est pas une nouveauté (malgré les dérives enthousiastes de la presse), mais en tout cas une belle confirmation. Les Européens ont prouvé qu'il faut désormais compter avec eux.
Et ce n'est qu'un début : on attend les analyses minéralogiques et atmosphériques des spectromètres infrarouges français, et aussi les sondages qu'entreprendra le radar italien dès que l'antenne sera déployée au mois d'avril, à la recherche de poches souterraines d'eau liquide.
Les sondes américaines nous promettent également un marathon qui durera, espérons le, jusqu'à l'été. La première, SpiritSpirit, s'est posée comme prévu dans le cratère Gusev--site qui fut proposé à la NASANASA par la géologuegéologue française Nathalie Cabrol.
Après une douzaine de jours passés à photographier le site et à déployer ses roues, le robotrobot est descendu de sa plate-forme le 15 janvier. La direction de sortie choisie--la moins encombrée par les airbagsairbags--a été vers le Nord/Nord-Ouest.
Spirit aura pour première mission d'examiner l'environnement immédiat de sa plate-forme, puis il fera son premier trajet vers un cratère d'impact au nord-est, à 250 m de distance.
Le cratère, large de 200 m, a dû éjecter des morceaux de roche depuis une profondeur de 20 à 30 m qui méritent d'être analysés. Voilà un programme qui devrait occuper Spirit pendant plusieurs semaines.
À long terme, il est question d'envoyer Spirit vers les collines les plus proches qui se dressent à l'Est. Distantes de 3 km, elles sont cinq fois plus éloignées que la « garantie » de 500 m sur laquelle on table pour cet automobileautomobile à panneaux solaires, à la vie limitée tant par ses batteries que par le froid lorsque viendra l'hiverhiver (nous sommes en plein été à Gusev).
Cela étant, les optimistes espèrent que Spirit tiendra un bon kilomètre. Deux à trois kilomètres sont tout à fait envisageables. Cela donne un objectif, et pas n'importe lequel : si l'on gagne le bas de la colline, on pourra chercher à voir des stratesstrates et à lire l'histoire géologique de la région. Les collines sont hautes d'environ 80 mètres.
Voilà en tout cas le plan de route.
Une alarme vient toutefois rappeler que nous sommes sur Mars, à plus de 100 millions de kilomètres de la Terre, et que rien n'est facile.
Le mercredi 22 janvier, cinq jours seulement après ses premiers tours de roues, Spirit a interrompu sa liaison avec la Terre, alors qu'elle n'avait pas encore transmis sa première analyse de roche. Après trois jours d'angoisse, toutefois, les techniciens sont parvenus à localiser le problème au niveau de la mémoire « flashflash » de l'ordinateurordinateur de bord, qui a du mal à gérer ses fichiers.
La liaison a été rétablie avec la sonde à travers sa mémoire RAMRAM. Il faudra patienter encore quelques jours avant que le roverrover reprenne correctement son travail.
Entre temps, c'est le second rover OpportunityOpportunity qui a pris les devants de la scène.
L'atterrissage a été impeccable : la sonde enveloppé dans ses airbags a roulé jusqu'à chuter dans un petit cratère de 20 m de diamètre--un joli coup de golf cosmique--où elle s'est immobilisée. À une dizaine de mètres, un affleurementaffleurement rocheux dans le cratère fait saliver les géologues : la roche est claire, comme s'il s'agissait enfin d'un terrain sédimentaire, peut-être autrefois formé dans de l'eau liquide, plutôt qu'un banal terrain volcanique.
Au mois de février, Spirit et Opportunity devraient se mettre au travail, chacune de son côté, pour analyser les roches : les planétologues attendent ces premiers résultats avec impatience.