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Concorde et Tourisme spatial : poisson d'avril :) !
Un Concorde spatial
Pour cela, ConcordiaSpace envisage d'utiliser un Concorde aménagé pour le vol spatial. Le choix de cet appareil s'explique par les modifications à apporter qui ne sont pas très contraignantes et ne nécessitent pas d'investissement trop lourd. Une seule modification structurelle est prévue. Le neznez de l'avion sera non pas modifié, mais remplacé. Ce nez, qui peut changer de position de façon à augmenter la visibilité de l'équipage quand l'appareil évolue au sol, apparaît bien trop fragile face aux contraintes d'un vol spatial. Les chinois vont le remplacer par un nez fixe et recouvert d'une protection thermique adéquate pour la rentrée atmosphérique.
Les autres modifications prévues sont l'adaptation du train d'atterrissage et l'installation sur le dessus du fuselage de l'avion d'un port d'amarrage pour s'accoupler à la Station. Enfin, le Concorde spatial sera entièrement recouvert de tuilestuiles en carbone-carbone similaires à celles de la navette spatiale américaine.
La puissance des moteurs de Concorde autorise un vol au-delà de l'atmosphèreatmosphère terrestre, à condition toutefois de les aménager pour brûler un carburant enrichi beaucoup plus énergétique que le traditionnel kérosène, et d'adapter des injecteurs d'oxygèneoxygène pour pallier à l'environnement spatial qui n'en comporte pas. De plus, la forme aérodynamique particulière de cet avion lui permet d'effectuer une rentrée atmosphérique planée à faible vitessevitesse, la densité totale de l'appareil étant moins élevée que celle du Shuttle.
Concorde numéro 12
L'appareil visé par le consortium serait le Concorde numéro 12, un des plus récents de la série et celui ayant accumulé le moins d'heures de vol supersonique, qui se trouve actuellement dans un hangar du musée de l'AirAir et de l'Espace du Bourget, attendant son aménagement en vue d'être exposé aux visiteurs. Selon ConcordiaSpace, sa mise en condition de vol spatial prendrait moins de vingt mois, et un premier essai suborbitalsuborbital devrait intervenir avant la fin de 2007.
Tourisme spatial
Selon le consortium, le Concorde spatial sera capable de transporter une vingtaine de passagers payants, ainsi qu'un équipage de deux pilotes et une hôtesse pour les vols suborbitauxvols suborbitaux, ou 8 passagers et 2 membres d'équipage pour les vols à destination de la Station. La réduction du nombre de passagers dans cette deuxième version s'explique par le supplément de carburant à emporter pour atteindre la vitesse orbitaleorbitale. Selon les responsables du projet, les passagers séjourneraient à bord de la Station moins d'une heure, le temps de la visiter. Les visites se feraient par groupe de trois personnes, deux touristes et un astronauteastronaute professionnel qui fera office de guide.
Pour cela, ConcordiaSpace a d'ores et déjà approché quelques astronautes américains et russes ayant déjà séjourné à bord de la Station et qui n'ont guère de chance de retourner de nouveau dans l'espace s'ils comptent sur leurs agences nationales respectives.
Refus des Chefs des agences spatiales
La NASANASA et les agences spatiales russes et européennes ont d'ores et déjà fait savoir que la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale n'a pas vocation à devenir un lieu touristique et qu'en aucun cas un opérateur privé ne serait autorisé à s'y amarrer, et encore moins à débarquer une horde de touristes.
Bien que la Russie ait co-signé cette déclaration, les spécialistes du secteur ne croient pas un instant que la Russie s'opposerait à ce qu'un un véhicule spatial s'amarre à un de ses modules, surtout si plusieurs millions de dollars sont à la clef. Il ne faut pas oublier que la Russie soutient discrètement le programme spatial chinois et qu'il est probable que la Russie monnayera la conception d'un port d'amarrage sur le Concorde. Enfin, un tel consortium ne peut pas voir le jour en Chine sans le soutien du gouvernement central de Pékin.
Utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique
Cependant, rien interdit à un véhicule spatial de tourner autour de la Station et encore moins de s'y amarrer. En effet, les traités internationaux en vigueur dans l'espace et notamment ceux mis en place par l'ONU concernant l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique prévoient l'obligation d'assistance par tous les moyens techniquement possibles à un équipage en difficulté. Or, la définition de cette difficulté reste assez imprécise et d'aucuns estiment que le simple besoin de ravitaillement, en carburant ou en énergieénergie, peut justifier cette aide obligatoire.