au sommaire
Kliper monté sur un lanceur Soyouz-2
"L'heure est enfin venue d'envisager une mise en valeur industrielle de la Lune. Il faut le faire compte tenu du caractère limité des réserves terrestres de matières premières minérales et du développement rapide de la civilisation
", déclare-t-il. Et d'évoquer aussi la possibilité de transporter les matières nocives dans l'espace au lieu de les conserver sur Terre.
Nikolaï Sevastianov signale que la Russie est déjà en mesure d'entreprendre des vols vers la Lune en utilisant les technologies dont elle dispose déjà, quant à la colonisation et à l'exploitation, elle pourra se faire grâce aux technologies inédites qu'apportera la navette spatiale russe KliperKliper/Parom actuellement en développement. Et d'insister sur l'importance de lancer ce programme à grande échelle.
"Kliper nous permettra d'accéder en toute indépendance à l'espace à un niveau qualitativement nouveau, ce à quoi tendent tous les autres Etats
" martèle-t-il. "Nos collègues américains et chinois ont adopté des programmes de création de nouveaux véhicules habités impliquant des principes technologiques foncièrement nouveaux. S'ils parviennent à mener ces tâches à bien d'ici 2012-2014, alors avec nos SoyouzSoyouz habités nous pourrions accuser un sérieux retard technologique
".
Mais Nikolaï Sevastianov vise au-delà de la Lune. Selon lui, la perspective d'un vol habité vers Mars se précise dans une perspective pas trop éloignée. Il signale que des suggestions techniques ont été élaborées en tenant compte de l'expérience acquise dans la station MirMir et l'ISSISS, et qu'une première mission pourrait partir à destination de la Planète rouge vers 2030. "Un tel vol doperait fortement la recherche technologique ainsi que les sciences fondamentales et appliquées. En 1961, quand Youri GagarineYouri Gagarine était parti dans l'espace, personne ne pensait que les technologies spatiales connaîtraient un domaine d'application aussi vaste. La situation sera la même avec le vol vers Mars
", déclare-t-il.
Il signale aussi que si les Américains semblent avoir renoncé à toute collaboration en matière de système de transport spatial habité afin de conserver un accès indépendant à l'espace, ils proposent une coopération dans les domaines lunaire et martien. Mais Sevastianov estime que si le programme lunaire de la Nasa est plus avancé, avec la perspective d'établir une base permanente à partir de 2020, le programme martien russe est plus évolué du point de vue technique que l'américain grâce à l'expérience acquise dans les stations orbitales permanentes.