Le couvercle protecteur de CoRoT (COnvection, ROtation & Transits planétaires) a été ouvert dans la nuit du 17 au 18 janvier dernier, permettant ainsi à son instrument d'apercevoir pour la première fois la lumière des étoiles.

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Première image transmise par CoRoT. Crédit ESA.

Première image transmise par CoRoT. Crédit ESA.

L'objectif de cette mission unique est d'embrasser de vastes zones stellaires, tout en étudiant la constitution interne des étoiles et en partant à la recherche des planètes extrasolaires. Cet ambitieux programme scientifique débutera officiellement en février de cette année.

La "première lumière", puisque tel est le terme traditionnellement consacré à la toute première observation effectuée par un télescope, qu'il soit terrestre ou spatial, a eu pour objectif la constellation d'Unicorn, à proximité d'Orion, le grand "chasseur" dont la silhouette imposante marque nos nuits d'hiver. L'image obtenue, enregistrée durant une phase d'étalonnage en orbite, démontre que la qualité des données est au moins aussi élevée que ce qu'avait prévu les simulations sur ordinateur. "C'est une excellente nouvelle", déclare à ce sujet Malcolm Fridlund, scientifique du programme CoRoT à l'ESA.

Le 18 janvier, le télescope orbital a été soigneusement aligné vers la région à observer, à l'opposé du centre de la galaxie. Cette configuration sera conservée jusqu'en avril, lorsque les rayons du soleil commenceront à gêner les observations. A ce moment, l'orientation de CoRoT sera modifiée de 180 degrés, ce qui lui permettra d'observer la région opposée, en direction du centre galactique, tout en tournant le dos au Soleil. En attendant, les scientifiques poursuivent l'examen complet des données obtenues jusqu'ici, avant d'amorcer le programme scientifique à partir de février.

Étalonnage

Placé en orbite polaire quasi circulaire de 895 x 906 kilomètres le 27 décembre 2006 par un lanceur Soyouz depuis Baïkonour (Kazakhstan), CoRoT a été activé le 2 janvier 2007 et a débuté immédiatement les opérations d'étalonnage.

Celles-ci ont d'abord consisté à tester les moteurs d'attitude du satellite, indispensables pour conserver une orientation précise sur toute la durée d'une observation, soit six mois.

La phase suivante consistait à calibrer le capteur CCD. Comme ceux de nos appareils photographiques numériques, celui-ci est composé de millions de cellules, chacune correspondant à un pixel. Mais la comparaison s'arrête là, les performances qui lui sont réclamées étant sans commune mesure avec celles qui nous sont familières.

Ainsi, chaque cellule possède ses propres caractéristiques. Pour une quantité donnée de lumière, un pixel ne produit pas exactement la même intensité électrique que ses voisins, et un étalonnage précis est nécessaire. Pour cela un processus de calibration est lancé, paradoxalement dans le noir le plus absolu afin éviter toute influence lumineuse parasite. La surface du capteur est ainsi examinée pixel par pixel, puis ces données sont mémorisées afin d'être prises en compte lors de l'interprétation des futures images.

Le programme CoRoT est conduit sous maîtrise d'œuvre du CNES, en partenariat avec le CNRS, l'ESA, l'Autriche, la Belgique, l'Allemagne, l'Espagne et le Brésil.