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Les 23 et 24 novembre, des instructions ont été transmises en direction de la sonde afin qu'elle mette en service son antenne omnidirectionnelle à faible gain, exigeant moins de puissance d'émission, donc une consommation énergétiqueconsommation énergétique moindre. Même si MGS n'est plus en état de confirmer la bonne exécution de cet ordre vers la Terre, les signaux auraient pu être perçus par le robotrobot explorateur OpportunityOpportunity, actuellement en station sur les remparts du cratère Victoria dans Meridiani Planum.
Las, aucun signe de vie n'a été détecté en provenance de la sonde au cours des deux passages qu'elle a effectués dans des conditions qui auraient pourtant été idéales.
Mais il y a peut-être pire.
La sonde Mars Reconnaissance OrbiterMars Reconnaissance Orbiter (MRO) a reçu elle aussi des instructions, afin qu'elle utilise ses caméras pour balayer la région du ciel où aurait pu se trouver Mars Global Surveyor lors de passages à une relative proximité. A l'analyse des données, deux points brillants apparaissent nettement dans la zone de présence de MGS, dont il est établi qu'ils ne correspondent pas à des étoiles. Un examen plus approfondi est actuellement en cours, cependant il n'est pas totalement exclu qu'il puisse s'agir de traces parasitesparasites provoquées par des rayons cosmiques.
On ne peut toutefois s'empêcher de rapprocher ces observations avec certains incidents survenus durant la mise en orbite de MGS autour de la Planète rouge, et dont les conséquences auraient déjà pu être fatales.
Le 12 septembre 1997, Mars Global Surveyor se place en orbite martienne fortement elliptique de 262 x 54000 km. Afin d'économiser du carburant, mais surtout la massemasse qu'il représente, la NasaNasa mise sur une nouvelle méthode de circularisation d'orbite, qui consiste à pénétrer lors de chaque périgéepérigée dans la couche supérieure de l'atmosphèreatmosphère afin d'obtenir un effet de freinage aérodynamique. Pour cela, les deux panneaux solaires de 3,53 mètres de longueur sur 1,85 mètres de largeur sont encore prolongés d'une petite plaque métallique de 81,3 cm, l'ensemble jouant le rôle d'aérofreinsaérofreins.
Mars Global Surveyor en phase d'aérofreinage. Crédit NASA/JPL
Mais le 5 octobre, lors de la 15e orbite, un des panneaux solaires dont le déploiement n'avait déjà pas été optimal se bloque à 1° au-delà de sa position normale. Puis lors des passages suivants, il bouge encore de façon inattendue. Par précaution, les techniciens réduisent alors la vitessevitesse de descente de la sonde des deux tiers afin de diminuer les forces de contrainte sur ce panneau dont ils craignent que le support a été fissuré au niveau d'une articulationarticulation et risque de se rompre. L'orbite circulaire définitive à 450 Km ne sera finalement atteinte qu'en janvier 1999, avec plus d'une année de retard.
Le support du panneau endommagé a-t-il fini par se briser, fatigué par neuf années passées en orbite, accumulant les contraintes physiquesphysiques engendrées par les traces d'atmosphère, ou les vibrationsvibrations des moteurs de correction d'orbite ou d'attitude ? Cela confirmerait la teneur du dernier message intelligible émis par la sonde juste avant la perte de contact, et qui faisait état d'une défaillance d'un des panneaux solaires. Peut-être de nouveaux indices viendront-ils confirmer ou infirmer cette hypothèse.
Schéma d'un panneau solaire de Mars Global Surveyor. Crédit NASA/JPL