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Le programme ApolloApollo, l'étude des météorites et l'exploration du Système solaire grâce à des sondes comme Mariner 10 et aux missions Voyager ont permis de donner plus de poids à la théorie de la nébuleuse primitive de Kant-Laplace. Les observations ultérieures réalisées notamment avec Hubble, Spitzer et Herschel ne laissent aujourd'hui plus de doute. Les systèmes planétaires naissent bien dans des disques protoplanétaires provenant de l'effondrementeffondrement gravitationnel de nuagesnuages de gaz et de poussières en rotation. Les premières preuves sont venues en 1983 du satellite Iras (Infrared Astronomical Satellite), qui avait pour mission de dresser une carte aussi complète que possibles des sources sur la voûte céleste dans quatre bandes infrarougesinfrarouges. Ces observations ont mis en évidence des disques autour d'étoilesétoiles comme Véga et Bêta Pictoris.
Cependant, les étapes menant de ces nuages aux superterres et aux Jupiter chaudesJupiter chaudes restent encore mal connues. Bien des phénomènes, qui restent encore à comprendre et même tout simplement à découvrir, ont aussi dû accompagner ces étapes. En témoignent des travaux récents d'astrophysiciensastrophysiciens qui apportent peut-être une réponse à une énigme remontant aux observations de Spitzer depuis 2006.
Du Big Bang au Vivant est un projet multiplateforme francophone sur la cosmologie contemporaine. Une dizaine de grands scientifiques, dont Hubert Reeves et Jean-Pierre Luminet, racontent les plus importantes découvertes dans le domaine de la cosmologie dans une odyssée spectaculaire allant de la naissance de l'univers jusqu'à l'apparition de la vie sur Terre. © Du Big Bang au Vivant, YouTube
Les scientifiques ont commencé à modéliser sérieusement la formation des disques protoplanétairesdisques protoplanétaires et des planètes après la seconde guerre mondiale. On peut citer à ce sujet les travaux pendant les années 1950 et 1960 de pionniers comme Viktor Safronov, Alastair Cameron et Harold Urey. Les progrès des ordinateursordinateurs ont permis d'explorer plus en détail les modèles proposés depuis. On en avait tiré des prédictions sur la quantité de lumièrelumière infrarouge que devait émettre les disques protoplanétaires. Or, les observations de Spitzer sont venues contredire partiellement ces modèles en montrant que les disques étaient plus lumineux qu'ils devraient l'être.
La magnétohydrodynamique, une clé des disques protoplanétaires
Un groupe d'astrophysiciens a finalement conduit de nouvelles simulations numériquessimulations numériques et vient de faire savoir qu'il avait peut-être trouvé la clé de l'énigme. Elle fait intervenir des champs magnétiqueschamps magnétiques. On sait que ceux-ci jouent un rôle dans la formation des disques protoplanétaires depuis longtemps ; l'un de ceux qui l'avaient d'ailleurs compris très tôt est le prix Nobel de physiquephysique suédois Hannes Alfvén. Pour lui, la gravitationgravitation n'était pas le seul moteur des phénomènes astrophysiquesastrophysiques et cosmogoniques. Il fallait impérativement prendre en compte les champs magnétiques et la physique des plasmas en utilisant les lois de la magnétohydrodynamique (MHD). C'est d'ailleurs à Alfvén lui-même que l'on doit en 1942 le nom de cette discipline scientifique qui décrit le comportement d'un fluide conducteur de courant électriquecourant électrique (liquideliquide ou gaz ionisé) en présence de champs électromagnétiqueschamps électromagnétiques. Elle repose sur la prise en compte simultanée des équationséquations de Navier-Stokes et des équations de Maxwelléquations de Maxwell.
Pour les chercheurs, les excès de lumière infrarouge détectés par Spitzer proviendraient du fait qu'il existe au-dessus du disque protoplanétaire une sorte d'atmosphèreatmosphère de gaz et de poussières magnétisés analogue à l'atmosphère du Soleil. De la même façon qu'il se forme parfois des boucles coronales et des proéminences solaires au-dessus de la surface turbulente de notre étoile, des boucles magnétiques de gaz et de poussières s'élèveraient dans l'atmosphère magnétique au-dessus du disque. C'est la matièrematière contenue dans ces disques qui serait la source supplémentaire de rayonnement infrarouge.
Il faudra encore du travail pour savoir si cette théorie est exacte. Les observations faites avec l'Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (Alma) et avec le télescope spatialtélescope spatial James Webb attendu en 2018 devraient probablement permettre de le savoir.