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Détail de la zone sombre.
En l'occurrence, il s'agit de dresser une carte minéralogique complète de Mars, incluant la morphologiemorphologie du terrain, sa composition et l'abondance de l'hydrogène en sous-sol, avec en point de mire la détection de ce solvant indispensable à l'évolution de toute forme biologique telle que nous la concevons sur Terre : l'eau.
Dans l'infrarouge, il utilise 10 bandes spectrales différentes afin de détailler l'abondance de minéraux tels les carbonates, les silicatessilicates, les hydroxides ou les phosphatesphosphates, avec une précision de 10%. THEMIS prend ainsi des photos dans ce mode de la totalité de Mars avec un résolutionrésolution atteignant 100 m par pixelpixel.
Dans le domaine du visible, l'instrument atteint une résolution de 18 mètres par pixel sur des images couvrant une surface minimale de 20 x 20 km qui permettent de situer les documents infrarouge dans leur contexte.
Une image intrigue les scientifiques
Mais une image, révélée le 22 avril dernier, intrigue fortement les scientifiques qui s'avouent jusqu'à présent incapables de l'expliquer. Prise par 67,1° sud et 55,3° est, elle détaille l'intérieur d'un cratère d'impact présentant un piton central. A l'intérieur de ce cratère, on distingue nettement l'ombre du rempart nord, projetée par un Soleil se trouvant approximativement à 45° sur l'horizon. Et un peu plus bas, en pleine zone éclairée, apparaît une vaste zone sombre, très sombre.
L'intérieur de celle-ci ne révèle aucun détail. Son interprétation présente des difficultés considérables aux scientifiques du projet THEMIS, qui reconnaissent du bout des lèvres que si un lac existait à la surface de Mars, il présenterait exactement cet aspect à l'imageur infrarouge de leur instrument.
Mais en raison de la faible pression atmosphériquepression atmosphérique martienne (7 mb), de l'eau liquideliquide, ou même de la glace, se sublimerait sans laisser aucune trace en un temps très court. Reste à quantifier la valeur de ce "temps très court", et à déterminer si, par exemple, une résurgence d'eau liquide dont on soupçonne l'existence en profondeur pourrait présenter cette forme avant de disparaître.
Et aussi de rappeler que durant la conception, puis la mise au point de l'expérience THEMIS, les scientifiques envisageaient la possibilité - très improbable, mais non nulle - qu'un geysergeyser puisse être détecté à la surface de la Planète rouge.