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Vue au microscope de la couche de verre recouvrant les grains de poussière lunaire Il y apparaît des petites particules de fer en suspension(Crédits : NASA)
Dans les prochaines années, les équipages qui rejoindront notre satellite auront à affronter le même problème. Mais, cette fois-ci, ils seront préparés, et armés... d'une brosse aimantée !
La poussière lunaire : le plus grand ennemi des astronautes...
(Crédits : NASA)
La poussière de Lune : un ennemi historique
En posant le pied sur la Lune, et en faisant un grand pas pour l'humanité, les membres de la mission ApolloApollo ont mis des poussières lunaires en suspension, et ont découvert à quel point ces particules peuvent être nuisibles : elles s'infiltrent partout, obturent les orifices, recouvrent les visières, les caméras, les gants... Un problème tel que la NASA en fait l'une de ses priorités pour les missions futures. Mais Larry Taylor, directeur de l'Institut de sciences planétaires à l'Université du Tennessee, pense avoir trouvé la solution. Elle tient en un mot : « aimant » !
Des poussières de Lune magnétiques ?
En l'an 2000, alors que Taylor étudiait dans son laboratoire des poussières lunaires ramenées par Apollo 17, il lui vint l'envie de passer un aimant au-dessus du bac. Il remarqua alors, non sans surprise, que « tous les petits grains bondissaient et se collaient à l'aimant
».
Comme à l'accoutumée, cette découverte soulevait une nouvelle interrogation : sur Terre, la poussière n'est pas attirée par les aimants, pourquoi en serait-il autrement sur la Lune ? Après examen au microscopemicroscope, l'équipe de Taylor avait alors remarqué que chaque grain était recouvert d'une infime couche de verre, de quelques centaines de nanomètres (soit cent fois plus fine qu'un cheveu humain), constellée de millions de petites particules de fer en suspension. Et qui dit fer dit magnétismemagnétisme...
En laboratoire, des grains de poussière lunaire saupoudrés sur un réseau métallique assorti d'un aimant s'alignent sagement...
(Crédits : NASA)
... Tandis qu'ils tombent lorsqu'ils sont saupoudrés sur le réseau dissocié de son aimant !
(Crédits : NASA)
Le coupable idéal : La micrométéorite
Après avoir déterminé la cause de l'attraction des grains lunaires par les aimants, Taylor s'est demandé dans quelles circonstances ces particules de fer pouvaient bien se retrouver emprisonnées dans le verre. Il est parvenu à la conclusion que ce sont les micrométéorites bombardant la surface de la Lune qui élèvent la température du sol à près de 2.000 degrés Celsiusdegrés Celsius, vaporisent des moléculesmolécules comme FeO et SiO2, et les scindent en leurs éléments constitutifs : Si, O et... Fe ! Après refroidissement, ces atomesatomes peuvent alors se recombiner et se condenser en grains de poussière, recouverts d'une couche de SiO2 constellée de particules de fer.
Vue d'artiste d'une explosion de météorite à la surface de la Lune
(Crédits : NASA/MSFC)
Une brosse aimantée pour ne pas s'enrhumer ?
Fort de sa découverte, Taylor a déjà développé un prototype de filtre à air nanti de petits aimants ou d'électroaimants. Il travaille actuellement sur une brosse à poussière aimantée, qui pourrait éviter aux astronautesastronautes bien des déboires, y compris celui de l'astronaute Schmitt, pris d'un célèbre « rhume des foins lunaire ».
Taylor a poussé plus loin ses investigations en laboratoire, et a remarqué que seuls les grains les plus fins - ceux au diamètre inférieur à 20 micronsmicrons - sont attirés par les aimants. Un problème ? Pas vraiment, car ce sont les poussières les plus fines qui pénètrent le plus facilement dans les joints d'étanchéitéjoints d'étanchéité et dans les couvercles des containers.
La NASA a développé de son côté des produits pour diminuer la nuisancenuisance des grains de poussière lunaire, comme un concept d'aspirateuraspirateur. Mais la solution retenue par Taylor, efficace contre le « rhume des foins lunaire », reste la plus simple, et la plus transportable !