Les sept astronautes tués quand Columbia s'est désintégrée en rentrant sur Terre samedi n'auraient pas pu réparer dans l'espace un dommage causé sur l'enveloppe protectrice de la navette, selon la Nasa, et tous les scénarios envisageables pour les sauver aboutissent à une même conclusion: ils étaient condamnés.

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    L'équipage qui a péri dans la désintégration de Columbia (mission STS-107). Crédit : NASA

    L'équipage qui a péri dans la désintégration de Columbia (mission STS-107). Crédit : NASA

    Deux des astronautes de ColumbiaColumbia étaient entraînés pour sortir de la navette et disposaient d'une combinaison spatiale pour éventuellement faire des réparations. Mais selon George Diller, porteporte-parole de la Nasa, une telle sortie n'aurait été envisagée qu'en cas de problème dans la fermeture de la soute du véhicule orbital.

    "Nous avons décidé que ce n'était pas quelque chose que nous pouvions risquer", a expliqué M. Diller.

    "Les astronautes risquaient de causer davantage de dommages aux tuilestuiles" de protection thermique, et de toutes façons ils ne disposaient d'aucune tuile de rechange.

    En outre, si deux combinaisons spatiales étaient à bord, elles étaient dépourvues de l'équipement de propulsion autonome qui donne toute liberté de mouvement aux astronautes pour évoluer à l'extérieur. La navette n'emportait pas non plus le bras robotisé Canadarm1, auquel les astronautes auraient pu s'attacher pour aller constater et réparer des dommages.

    "Nous n'avions pas de moyen satisfaisant de regarder sous la navette", a encore expliqué M. Diller, selon qui personne à la NASA ne pouvait vérifier la nature des dégâts, et moins encore les réparer.

    Pendant les 16 jours de vol, les responsables de la Nasa ont eu amplement le temps d'examiner les images des débris qui ont frappé une partie située sur la gauche de la protection thermique de Columbia pendant le lancement de Cap Canaveral. Ils ont décidé que le risque posé à la navette n'était "pas significatif", selon les termes du directeur du programme de la navette, Ron Dittemore.

    Mais si la Nasa avait été convaincue du contraire, quelles auraient été ses options pour sauver les astronautes ?

    La réparation de la navette était exclue, répètent les responsables de l'agence spatiale. L'idée que l'équipage aille trouver refuge sur la Station spatiale internationale (ISS) était elle-aussi impossible à mettre en oeuvre.

    Columbia était bien équipée d'un sas et d'un système d'arrimage lui permettant de s'attacher à l'ISS, qui avait récemment été installé sur cette navette, la plus ancienne de la flotte de la Nasa, en prévision d'une mission prévue sur le laboratoire orbital à la fin de l'année, a convenu M. Diller.

    Mais Columbia n'aurait jamais pu atteindre l'ISS en raison de la différence d'orbiteorbite des deux véhicules spatiaux. "Columbia ne peut dévier que de 1.600 km de sa trajectoire, il aurait fallu beaucoup plus de comburantcomburant que nous n'en disposions à bord" pour rejoindre l'ISS, a expliqué M. Diller.

    Reste l'idée d'envoyer d'urgence une autre navette au secours de Columbia pour évacuer son équipage.

    La préparation et le lancement d'une navette prennent environ quatre mois. Mais Atlantis devait s'envoler le 1er mars. Son lancement aurait donc pu être avancé de quelques semaines, en violation de toutes les règles de sécurité habituelle.

    Lancée avec l'équipage minimum de deux astronautes, la navette de secours aurait pu offrir sept places. Mais Columbia ne disposait que de quelques jours d'automomie supplémentaires.

    Et surtout, ni les astronautes eux-mêmes, ni la Nasa ne semblent avoir soupçonné la gravitégravité du problème qui a causé la désintégration de Columbia à son retour. Aucune opération de secours n'avait donc été envisagée.