Chercher de nouvelles supernovae dans notre ciel. Les astronomes y passaient jusqu’ici des heures. Des dizaines, des centaines, des milliers d’heures. Désormais, ils vont pouvoir laisser ce travail fastidieux à une intelligence artificielle. Elle vient de faire ses preuves.
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Quelque 2 200 heures. C'est le temps estimé que les astronomesastronomes ont passé à chercher des supernovae dans notre ciel au cours de ces six dernières années depuis la mise en service du précieux chasseur de supernova ZTF (Zwicky Transient Facility). Mais grâce à un nouvel outil développé par une équipe internationale dirigée par des chercheurs de l'université Northwestern (États-Unis), ils devraient pouvoir, à l'avenir, utiliser ce temps à des travaux plus qualitatifs. En effet, « pour la toute première fois au monde, une série de robotsrobots et d'algorithmes d'intelligence artificielle (IA) ont observé, puis identifié, puis communiqué avec un autre télescope pour finalement confirmer la découverte d'une supernova », annoncent les chercheurs.
Une intelligence artificielle pour chercher les supernovae
Une partie du processus était déjà automatisé, mais cette fois, les astronomes ont formé une intelligence artificielleintelligence artificielle grâce à plus de 1,4 million d'images provenant de près de 16 000 sources : des étoiles en éruption, des étoiles variables périodiques ou encore des galaxies en éruption et bien sûr, des supernovaesupernovae confirmées. Ils ont baptisé leur bébé BTSbot pour « Bright Transient Survey Bot ». Comprenez, « robot de surveillance des événements lumineux transitoires ».
Début octobre, BTSbot a passé son premier test avec succès. Alors que ZTF avait détecté une source probable, l'intelligence artificielle a trouvé SN2023tyk dès le 5 octobre. BTSbot a alors automatiquement demandé le spectre de la supernova potentielle à l'observatoire PalomarPalomar (États-Unis) qui a ensuite envoyé ce spectre au California Institute of Technology (Caltech, États-Unis) pour déterminer le type de supernova : soit une explosion thermonucléaire d'une naine blanchenaine blanche (Ia), soit l'effondrementeffondrement du noyau d'une étoile massive. Le système automatisé a finalement partagé publiquement la découverte de sa première supernova de type Ia avec la communauté astronomique le 7 octobre dernier.
Libérer du temps pour l’étude des supernovae
« La beauté de tout cela, c'est qu'une fois que tout est allumé et fonctionne correctement, nous ne faisons plus rien. Nous nous endormons la nuit et, le matin, nous voyons que BTSbot a fait son travail », commente Christoffer Fremling, astronome à Caltech, dans un communiqué de l’université Northwestern. De quoi libérer du temps aux chercheurs pour analyser les observations et développer, au besoin, de nouvelles hypothèses pour expliquer l'origine de ces explosions cosmiques.