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Calipso a fait ses premiers relevés, et il est maintenant prêt à remplir sa mission : percer les mystères des nuages et des aérosols
(Crédits : NASA)
Le satellites CalipsoCalipso (Cloud-Aerosol Lidar and Infrared Pathfinder Satellite Observations) et CloudSatCloudSat ont décollé le 28 avril 2006 et ont pris place à bord du train météorologique A-Train. Ces deux sondes ont pour objectif de dresser des profils verticaux de l'atmosphèreatmosphère. CloudSat est équipé d'un radar, utilisant les ondes radio et les micro-ondes pour pénétrer les épais nuagesnuages, tandis que Calipso embarque un Lidar, un instrument taillé pour détecter de fins nuages, qui émet des impulsions laser et mesure la fréquence et l'intensité des signaux qui lui sont renvoyés par les différentes couches de l'atmosphère. Chaque relevé du Lidar permet d'obtenir un profil de 90 mètres de large. En rassemblant les clichés pris au cours d'une orbite, les scientifiques obtiennent une « tranche » de l'atmosphère.
Profil obtenu grâce au Lidar de Calipso
( Crédits : NASA Langley Research Center)
C'est le 7 juin dernier que Calipso a fait ses premiers relevés, dont l'un apparaît ci-dessus. Dans la partie inférieure droite du cliché, on aperçoit les élévations de terrain du continent australien. Juste au-dessus de la surface, une couche de particules d'aérosolaérosol, de quelques kilomètres d'épaisseur, figure dans des tons rouges et orangés. Au-delà, les couleurs vertes et bleues symbolisent les zones où les impulsions du Lidar sont réfléchies par des moléculesmolécules d'airair.
Les nuages sont aisément détectables sur l'image : ils sont parés de teintes roses et blanches. Lorsqu'ils sont denses, le Lidar ne parvient pas à les traverser, et les zones situées en dessous apparaissent en couleur bleu nuit. On aperçoit dans le profil quelques fins cirruscirrus tropicaux - en vert et bleu, qui flottent à des altitudes comprises entre douze et quinze kilomètres.
Le point le plus intéressant de ce relevé reste à venir : il s'agit des vestiges d'un panache de fumée volcanique, provenant du volcanvolcan de la Soufrière, que le satellite Calipso a été capable de détecter.
Les éjections volcaniques observées par Calipso témoignent de la grande sensitivité de son Lidar
(Crédits : NASA Langley Research Center)
L'exploit est d'autant plus notable que ces éjections étaient nées à 17.000 kilomètres de là, et 18 jours auparavant. Ceci témoigne de la grande sensitivité du Lidar. Des analyses menées par l'instrument OMI (OzoneOzone Monitoring Instrument) du satellite Aura ont montré que cette nuée volcanique, principalement composée de dioxyde de soufresoufre, se serait transformée en un aérosol contenant des gouttelettes d'acide sulfuriqueacide sulfurique.
Les données de l'instrument OMI embarqué à bord du satellite Aura révèlent la présence au-dessus de l'Indonésie d'un nuage de dioxyde de soufre en provenance du volcan de la Soufrière
Les scientifiques pensent que le panache observé par Calipso est un vestige de ce nuage, qui se serait transformé en un aérosol contenant des gouttelettes d'acide sulfurique
(Crédits : Dutch/Finnish collaboration/KNMI/NIVR)
Ces premières mesures réalisées par Calipso sont encourageantes. Le satellite vient de dévoiler tout son potentiel et de nous rassurer quant à sa capacité à accomplir sa mission principale: percer les secrets des nuages et des aérosols, et permettre aux scientifiques de mieux comprendre comment ils se forment, interagissent, et affectent le climatclimat.