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Le programme technologique Aurora de l'ESA : étudier le système solaire et en particulier la planète Mars
L'exposition prolongée aux particules à haute énergie lors des vols spatiaux de longue durée pourrait mettre en danger la santé des passagers, du moins si ceux-ci ne sont pas équipés d'un système permettant de les arrêter ou d'en réduire l'intensité. Ces particules, qui proviennent du vent solaire, mais aussi des supernovas ou d'autres sources non encore identifiées, sont susceptibles de provoquer certains cancerscancers, ou même d'induire certains problèmes cognitifs.
Tant que l'on reste en orbite proche de la Terre, le champ magnétique terrestrechamp magnétique terrestre suffit à protéger les astronautesastronautes qui sont ainsi en sécurité à bord de la Station Spatiale InternationaleStation Spatiale Internationale ou des navettes. Mais des passagers en route vers la LuneLune ou Mars devraient emporter leur propre système de protection.
Un groupe de chercheurs de l'université de Washington, à Seattle, vient de terminer une série d'expériences mettant en œuvre une bulle de particules chargées, ou plasma, faisant office de bouclier déflecteur. Une seconde équipe, dirigée par Ruth Bamford, du laboratoire de Rutherford Appleton en Grande-Bretagne, projette de tenter l'expérience en grandeur réelle en lançant un petit satellite générant un tel bouclier de plasma afin d'en mesurer l'effet sur les particules cosmiques. Le principe de ce type de bouclier se base sur la propriété des nuagesnuages de plasma, qui engendrent des champs magnétiques et électriques suffisamment puissants pour dévier les particules chargées.
Bamford et son équipe conduisent actuellement une série d'expériences en utilisant un générateurgénérateur de champ magnétique formé de simples bobinagesbobinages parcourus par un courant électriquecourant électrique. D'ici quelques mois, il projette d'employer un dispositif similaire pour emprisonner un nuage de plasma à l'intérieur d'une chambre à vide d'environ 2 mètres de longueur, puis vers la fin de cette année, de porter la même expérience dans une chambre à vide de plus grandes dimensions en mettant en jeu des particules de vitessevitesse plus élevée.
Par la suite, il espère obtenir le feufeu vert pour une mission de démonstration dans l'espace, en entourant un satellite d'un réseau de fils parcourus par un courant électrique de façon à produire un champ magnétique pouvant contenir un nuage de plasma. "Si tout va bien nous pourrions effectuer cette mission dans les 10 à 15 ans à venir
", déclare Robert Bingham, de Rutherford Appleton.
Une expérience similaire avait déjà été tentée en 1984, lorsqu'un des trois satellites de la mission Active Magnetospheric Particle Tracer Explorer (AMPTE) avait libéré un nuage de plasma de plusieurs kilomètres de long afin d'en étudier le comportement. Celui-ci a bien protégé le satellite du vent solaire, cependant rien n'était prévu pour le contenir et il s'est rapidement dispersé.
Les scientifiques estiment que l'utilisation d'un tel bouclier est promu à un bel avenir, considérant sa simplicité de fonctionnement et de mise en œuvre, ainsi que sa faible massemasse en comparaison des systèmes passifs. Mais ils indiquent aussi la fragilité du système, en signalant qu'une seule météoritemétéorite heurtant le dispositif produisant le bouclier pourrait le faire disparaître.