Le trou noir supermassif en plein centre de la Voie lactée a eu un vif sursaut d’activité le 13 mai sans que les astronomes sachent comment cela a pu arriver.
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Mais qu'est-il donc arrivé à Sagittarius A*, le trou noir de 4 millions de masses solaires qui règne au cœur de notre Galaxie, pour brusquement briller 75 fois plus que d'habitude ? Le 13 mai, des astronomesastronomes venus l'étudier à l'observatoire Keck n'en revenaient pas quand ils se sont installés devant leurs ordinateursordinateurs. Ils ne l'avaient jamais vu aussi brillant dans le proche infrarouge en plus de 20 ans d'observation. Et si cela se trouve, il rayonnait plus intensément encore avant que Tuan Do, de l'université de Californie à Los Angeles (UCLA), et son équipe ne commencent à le regarder.
Qu’est-ce qui a perturbé l’environnement de Sagittarius A* ?
Quelque chose est donc venu se frotter à l'horizon du trou noir supermassif pour provoquer cet éclat. Quelque chose que les chercheurs n'avaient pas anticipé. Pour l'instant, ils n'ont pas encore établi les causes précises de cet embrasement soudain, mais ils ont quand même un suspect dans leur viseur : S0-2, une étoileétoile très proche de la gueule du monstre -- c'est sans doute son prochain « gros » déjeuner -- qui, il y a un an, flirtait à seulement 20 milliards de kilomètres de lui (17 heures-lumièrelumière, ce qui correspond à environ 120 fois la distance entre la Terre et le SoleilSoleil). Son approche a donc pu bousculer le flot de matièrematière (gazgaz et poussière) qui arrive dans le disque d'accrétiondisque d'accrétion. En somme, un effet retardé des perturbations gravitationnelles engendrées par son passage. Ou alors, c'est un autre scénario envisagé dans leur article à paraître dans The Astrophysical Journal Letters (disponible sur arXivarXiv) : il s'agissait d'un lambeau de l'hypothétique nuagenuage de poussière nommé G2 qui se serait déversé sur Sgr A*, cinq ans après l'avoir frôlé à 36 heures-lumière.
Pour faire toute la lumière sur cette affaire, les astronomes ont hâte de regarder les données collectées à la même période et dans d'autres longueurs d'ondelongueurs d'onde, par de grands observatoires comme Alma et SpitzerSpitzer. On en saura plus bientôt.