Le deuxième vol habité du New Shepard de Blue Origin ne doit pas faire oublier que Virgin Galactic prépare aussi un nouveau vol habité. L’interdiction de vol qui frappait le SpaceShipTwo a été levée fin septembre par la FAA, l'agence américaine de l'aviation, qui a autorisé Virgin Galactic à reprendre ses vols suborbitaux.
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Début septembre, la FAA, l'agence américaine de l'aviation, qui gère aussi les vols suborbitauxvols suborbitaux aux États-Unis, suspendait l'autorisation de vol du SpaceShipTwo le temps d'une enquête. À la suite de la déviation de trajectoire lors du vol habité du 11 juillet, qui aurait pu déboucher sur un accidentaccident grave, la FAA avait décidé d'enquêter sur cette déviation de la trajectoire constatée a posteriori.
Comme l'a montré la télémétrie, l'avion suborbitalavion suborbital a volé en dehors de son espace aérien désigné pendant une durée de 101 secondes en dépit d'un avertissement envoyé aux pilotes du vaisseau. Normalement, les pilotes auraient dû interrompre le vol, empêchant alors le fondateur de Virgin GalacticVirgin Galactic, Richard Branson, d'atteindre la frontière de l'espace avant son rival Jeff Bezos, fondateur de Blue Origin.
Des militaires italiens à bord du SpaceShipTwo
Fin septembre, à la suite de son enquête, la FAA a levé l'interdiction de vol du véhicule et autorisé Virgin Galactic à reprendre ses opérations. L'agence américaine n'a pas rendu public le détail de son enquête et ses conclusions. On ne connaît donc pas les raisons de cette déviation ni pourquoi les pilotes n'ont pas interrompu le vol, la FAA a seulement exigé de Virgin Galactic de mettre en place deux mesures, ce qui laisse à penser que « l'erreur » de vol n'était pas aussi grave que le laissait suggérer cette interdiction de vol. Ces deux mesures sont :
- extension du couloir aérien protégé afin de permettre au SpaceShipTwo de disposer d'un espace aérien adapté à différentes trajectoires de vol ;
- ajout de nouvelles procédures de vol pour garantir la notification en temps réel des responsables du contrôle aérien de la FAA.
Initialement prévu à la mi-octobre pour le compte de l'armée de l'air italienne, le premier vol habité opérationnel de Virgin Galactic a été repoussé de quelques semaines (Unity 23). En effet, un défaut de fabrication survenu sur l'un des composants du système d'actionnement des commandes de vol du vaisseau a été découvert contraignant Virgin Galactic à remplacer ce composant.
Le SpaceShipTwo de Virgin Galactic est interdit de vol le temps d'une enquête
Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 06/09/2021
Pour avoir volé une centaine de secondes « hors des clous », l'agence américaine de l'aviation maintient au sol le SpaceShipTwo de Virgin Galactic ! En juillet, l'avion suborbital qui avait amené Richard Branson et cinq autres personnes a légèrement dévié de la trajectoire autorisée. Malgré une alerte de sécurité, les deux pilotes d'essais avaient décidé de poursuivre le vol. La FAA veut donc éclaircir le scénario de la mission et s'assurer que leur décision n'a pas mis en danger l'équipage et l'avion suborbital.
Étonnamment, le vol du SpaceShipTwo du 11 juillet à bord duquel se trouvaient Richard Branson, trois autres passagers et deux pilotes d'essais ne s'est pas déroulé aussi bien que l'a laissé entendre le milliardaire britannique. Le 11 juillet, Virgin Galactic avait réalisé un vol à 85 kilomètres d'altitude, au-dessus de la frontière de l'espace reconnue par les États-Unis (80 km) avant de retourner se poser au sol. On apprend en effet que la FAA, l'agence américaine de l'aviation, qui gère aussi les vols suborbitaux aux États-Unis, a ouvert une enquête sur une déviation de trajectoire lors de ce vol qui aurait pu déboucher sur un accident grave.
Deux mois après ce vol fortement médiatisé, le SpaceShipTwo de Virgin Galactic est donc cloué au sol le temps de l'enquête. Le vol prévu fin septembre-début octobre pour le compte de la force aérienne italienne est reporté à une date inconnue.
Nicholas Schmidle, un journaliste du New Yorker qui a révélé l'affaire, explique dans son article que l'avion suborbital a connu une déviation de trajectoire, volant quelques instants en dehors de l'espace aérien dédié au vol. C'est évidemment un problème sérieux bien que ce vol était présenté comme un vol de démonstration et non pas opérationnel.
Concrètement, l'incident s'est produit lors de la phase d'ascension de l'appareil dont l'angle de montée n'était pas le bon, c'est-à-dire que la trajectoire n'était pas suffisamment verticale. Cela pouvait empêcher l'avion d'accumuler suffisamment de vitesse pour le retour sur la terre ferme ! Des alertes de sécurité se sont déclenchées. Une orange, puis une rouge signalant que la trajectoire de l'avion n'était pas optimale et qu'il y avait un risque que l'appareil manque de puissance pour arriver à destination, c'est-à-dire se poser sur la piste du Spaceport America.
Une centaine de secondes « hors des clous »
Il faut savoir que comme pour la navette spatiale américainenavette spatiale américaine, le SpaceShipTwo plane lors de son retour sur Terre et de son atterrissage. Sans moteur, il lui faut donc acquérir suffisamment de puissance pour se poser en sécurité. Le voyant rouge allumé aurait dû contraindre les pilotes à annuler la mission et à retourner se poser au sol avant d'atteindre « l'espace ». Inimaginable pour le boss Branson dont le vol marquait l'entrée de la compagnie dans l'ère du tourisme suborbital.
Ni le public ni les membres de l'équipage n'ont été mis en danger, a déclaré Virgin Galactic, bien que la trajectoire finale ait dévié du plan de vol initial. Il s'agissait d'une trajectoire de vol intentionnelle et contrôlée.
Les explications de Virgin Galactic sont plutôt convaincantes. L'entreprise ne nie pas le problème. Elle reconnaît que l'avion est tombé en dessous de son altitude autorisée pendant une minute et quarante-trois secondes en raison de ventsvents d'altitude différents de ceux attendus. En aucun cas, le SpaceShipTwo s'est trouvé hors des marges de sécurité de la mission. Les pilotes, qui rappelons-le sont des pilotes d'essais, ont jugé qu'il n'y avait pas de risque pour l'équipage et l'avion, et donc décidé de poursuivre le vol malgré les alertes de sécurité. L'enquête devra déterminer si les pilotes ont manqué aux règles élémentaires de la sécurité en vol ou s'ils ont agi en parfaite connaissance des causes sans faire prendre des risques supplémentaires à l'équipage et à l'avion. Aujourd'hui, le SpaceSHipTwo est cloué au sol le temps de l'enquête.