C'est le spectacle astronomique de cette fin d'année à ne pas manquer : lundi 11 novembre, Mercure, la plus petite planète du Système solaire va passer devant le Soleil. Voici tout ce qu’il faut savoir pour suivre l’événement dans sa totalité et en toute sécurité en France métropolitaine et ailleurs dans le monde !
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C'est un événement remarquable qui n'a lieu que treize fois par siècle. La plus petite planète de notre Système solaire, Mercure, transitera devant le gigantesque disque solaire, le 11 novembre prochain à partir de 13 h 35 (heure de Paris). Le dernier passage de Mercure s'est produit en 2016 et le suivant n'est prévu que pour novembre 2032. C'est donc un spectacle astronomique rare, à ne pas manquer.
Le transit de Mercure pourra être observé dans une grande partie du monde. Cependant, l'Asie centrale et orientale, de même que le Japon, l'Indonésie et l'Australie en seront privés. C'est l'Amérique du Sud qui est le mieux situé pour apprécier le spectacle céleste, avec les Antilles et l'est de l'Amérique du Nord, ainsi qu'une petite partie du Groenland et de l'Afrique de l'Ouest. Sous nos latitudeslatitudes, le transit ne sera pas visible en intégralité car l'astre solaire se couchera avant que la petite planète rocheuseplanète rocheuse ne finisse son voyage.
Le transit de Mercure minute par minute
Mercure fera son apparition en ombre chinoise au bord de notre étoileétoile à 13 h 35 (heure de Paris), non loin du plan de l'écliptiqueplan de l'écliptique (voir schéma ci-dessous). À 13 h 37, la petite boule sombre est entièrement visible à l'intérieur du disque solaire. Il faudra cinq heures et 28 minutes à Mercure pour réaliser l'intégralité de son transit. À 16 h 19, le centre de la planète se trouvera au plus près du centre du SoleilSoleil, c'est donc le meilleur moment pour l'admirer jusqu'au coucher de l'astre du jour, dès 17 heures pour les habitants de l'est de la France. OutreAtlantique, la planète quittera le disque solaire peu après 19 heures. Selon votre position en France métropolitaine, les heures pourront varier (voir le tableau de l'IMCCE plus bas). Une animation, disponible ici, récapitule toutes les étapes du transit de Mercure tel qu'on pourra l'observer depuis les latitudes parisiennes.
Où observer le transit de Mercure sans danger ?
L'observation du Soleil n'est pas sans danger. En effet, le regarder directement à l'œilœil nu ou à travers un instrument optique peut causer des dommages oculairesoculaires irréversibles et indolores. Pour vous en prémunir, vous devez absolument chausser des lunettes pour éclipseéclipse. Toutefois, soulignons que de par sa petite taille, Mercure ne sera pas visible devant notre étoile -- très lumineuse -- avec de simples lunettes d'éclipse.
C'est à travers des jumelles ou un télescopetélescope muni impérativement de filtres solaires agréés devant les oculaires que vous pourrez admirer la silhouette de la petite planète devant le Soleil. Et si vous ne possédez pas de filtres adaptés, rien n'est perdu, au contraire : vous pouvez contempler sans danger le transit via la projection du Soleil sur un écran ou une feuille de papier, comme sur le schéma ci-dessous.
Enfin, si vous n'êtes pas équipé d'un instrument d'observation protégé par un filtre, le moyen le plus sûr reste de vous rapprocher des associations d'astronomesastronomes amateurs qui pour l'occasion ouvriront leurs portesportes au public. Une carte recensant les différentes manifestations est disponible sur le site de l'AFA, l'Association française d'astronomie.
Et si vous ne souhaitez pas vous déplacer ou que la météométéo n'est pas clémente dans votre région, il est possible de suivre l'événement sur InternetInternet (voir liens des Live ci-dessous). Bonne observation à toutes et tous !
Le transit de Mercure en 2016
Article de Xavier DemeersmanXavier Demeersman publié le 9 mai 2016
De 13 h 12 à 20 h 40 (en heure de France métropolitaine), Mercure se montrera devant le Soleil, lors d'un passage qui durera 7 heures. Il faudra bien cela pour observer ce transit en Métropole, où la météo n'offrira que des éclaircies. Pour bien en profiter, la petite planète ne se manifestant que comme un minuscule point noir sur le disque solaire, il faut savoir prendre des précautions. L'idéal est de se confier aux astronomes amateurs, mobilisés pour l'occasion. Aujourd'hui, il y aura des télescopes au bord des routes, sur la place du marché ou sur les parkings de centres commerciaux...
Ce lundi 9 mai 2016, nombre de Terriens (notamment la moitié est de l'Amérique du Nord, Cuba, la Jamaïque, une grande partie de l'Amérique du Sud, une frange de l'Afrique de l'ouest et toute la partie ouest de l'Europe, France métropolitaine incluse, voir la carte ci-dessous) pourront observer - à condition de posséder un équipement adéquat - le transit de Mercure devant le Soleil. Le terme transit désigne le passage de l'astre devant notre étoile du point de vue de la Terre, troisième planète du Système solaire. Seules VénusVénus et Mercure peuvent être vues ainsi, mais cela n'arrive pas aussi souvent qu'on pourrait le penser : pour cette dernière, 14 fois au cours de ce siècle.
Avec une révolution d'un peu moins de trois mois (87,97 jours pour être précis), la planète la plus proche du Soleil pourrait être surprise en train de passer devant le disque solaire tous les 116 jours en moyenne, nonobstant son orbiteorbite elliptique et inclinée de 7° par rapport à celui de la Terre, l'écliptique. En réalité, lorsqu'elle est alignée avec le Soleil et la Terre (conjonctionconjonction inférieure), elle est toujours un peu au-dessus ou un peu en dessous de l'astre solaire. Cela n'est arrivé que deux fois depuis le début du XXIe siècle qu'elle passe juste devant : le 7 mai 2003 et le 8 novembre 2006 (ce dernier transit fut invisible en France métropolitaine).
Où, quand, comment l’observer ?
Le transit sera visible du début à la fin quasiment partout en France à l'exception d'une petite portion de la Côte d'Azur où le Soleil sera en train de se coucher à la fin de l'événement. La plus petite planète du Système solaire va prendre son temps pour traverser d'un bord à l'autre tout le disque solaire.
Cela se produira sur près de sept heures et demie, du premier au dernier contact. Certes, cela laisse un laps de temps confortable pour le suivre mais les meilleurs moments sont sans nul doute lorsque le petit point sombre commence à percer le bord de notre étoile (le premier contact sera à 13 h 12, heure de Paris) et, quelques instants plus tard, lorsqu'il est tout contre le bord interne (deuxième contact), puis vice-versa, troisième et quatrième contacts lors de sa sortie prévue à 20 h 40 (calculez les horaires pour votre localité avec le site dédié de l’IMCCE).
La trajectoire réelle de Mercure devant le Soleil, lors de son transit du 9 mai. Vue depuis la Terre, sans mécanisme qui compense la rotation de notre planète, la trajectoire apparaît différente (voir la simulation en vidéo créée par l’Observatoire de Paris et l’IMCCE). © Nasa
Les astronomes amateurs feront partager cet évènement
Bien entendu, pour observer notre étoile, il faut un instrument, lunette ou télescope, équipé de filtres solaires. On peut aussi l'observer indirectement, par projection. Mercure, 158 fois plus petite que le Soleil, apparaîtra comme un minuscule point noir. Il convient de l'agrandir au minimum 50 fois pour la distinguer devant l'astre du jour. Avec des grossissements de 100 à 200 fois, ce sera beaucoup mieux.
Durant le transit, il est possible que la silhouette de la planète devant la photosphèrephotosphère du Soleil croise un ou plusieurs archipelsarchipels de taches solairestaches solaires, néanmoins elles ne sont pas très nombreuses en ce moment (le 17 avril dernier, il y a quand même eu une grande région active avec une éruption remarquable), l'activité solaire est plutôt décroissante ces derniers temps, mais cela n'interdit pas de belles surprises. Du côté du ciel en Métropole, Météo France annonce un temps très nuageux, avec, un peu partout, « de rares averses ». Il y aura donc, entre elles, des éclaircies... Sur une duréedurée de plus de sept heures, il devrait y avoir de bons moments. En cas de ratage complet, il suffira d'attendre. Le prochain rendez-vous aura lieu le 11 novembre 2019 (voir les dates sur le site de la Nasa).
Si la curiosité pour cet événement vous dévore mais que vous n'avez pas d'instruments, rapprochez-vous d'un club d'astronomie amateur. Beaucoup d'entre eux se mobilisent pour organiser des observations publiques. Il sera aussi possible de regarder sa retransmission sur Internet via l'Observatoire de Paris ou la Nasa.