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Ce vendredi 30 septembre 2016, à 13 h 20 en heure de Paris, RosettaRosetta va terminer son extraordinaire aventure. Après avoir passé deux années entières en compagnie de la comète 67P/Tchouriumov-Gerasimenko, alias Tchouri, la sonde spatiale européenne s'apprête à descendre à la vitesse d'un marcheur jusqu'à la région Ma'at, entre ses dépressions circulaires.
« Le site retenu pour atterrir est une véritable mine d'or scientifique » a souligné Matt Taylor, chercheur de la mission. Il faudra de nombreuses années pour déchiffrer tous les résultats. Bien d'autres révélations nous attendent donc, notamment sur les origines de notre Système solaire.
Découvrez les détails de la descente grâce l'entretien que nous a accordé Francis RocardFrancis Rocard, responsable des programmes d'exploration du Système solaire au Cnes :
Le noyau cométaire de la comète Tchouri, de couleur très sombre, est de forme bilobée qui, pour certains, évoque un canard. © ESA/Rosetta/NAVCAM, CC BY-SA IGO 3.0
Suivez en direct le crash de Rosetta
Pour suivre en direct les dernières manœuvres et le grand final du 30 septembre, plusieurs rendez-vous sont possibles :
Pour celles et ceux qui habitent Paris ou Toulouse, la Cité des Sciences pour la première, la Cité de l'Espace pour la seconde, en partenariat avec le Cnes et l'Esa, vous donnent rendez-vous avec de grands acteurs scientifiques de la mission pour commenter l'événement diffusé en direct. Francis Rocard et Thierry Martin, du Cnes, seront présents à Paris le 30 septembre à partir de 10 h 30 et Marc Pircher, Philippe Gaudon, avec le commentaire de Michel Viso, responsable des programmes d'exobiologie au Cnes, à la même heure à Toulouse.
Illustration de la descente de la sonde Rosetta vers la région Ma’at de la comète Tchouri qui se produira le 30 septembre 2016. © Esa, ATG medialab, Musique : Pawel Blaszczak
Une aventure commencée il y a douze ans et demi
Rosetta, dont le nom fait référence à la fameuse pierre de RosetteRosette qui a permis au XIXe siècle de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens, a quitté la Terre en 2004 pour un long voyage de 10 ans (dont une partie en hibernation), et quelques détours, vers l'objectif principal de sa mission : la comète 67P/Tchouriumov-Gerasimenko surnommée, pour faire court, Tchouri.
Surprise ! Peu avant son arrivée, le 6 août 2014, les chercheurs et les techniciens découvrent que ce noyau cométaire aussi grand que le mont Blanc est bilobé. Il ressemble à un canard pour le bain : une tête, un cou et le corps. Après délibération au cours des premières semaines passées en compagnie de Tchouri, alors située au-delà de l'orbite de Mars, il sera décidé que c'est sur le plus petit des deux lobes que se posera Philae, le 12 novembre 2014.
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Après enquête et à la faveur du rapprochement de Rosetta du noyau cométaire ces dernières semaines, l’atterrisseur Philae a pu être repéré. © ESA, Rosetta, MPS for OSIRIS Team MPS, UPD, LAM, IAA, SSO, INTA, UPM, DASP, IDA
Les mésaventures de Philae
Comme on le sait, tout ne s'est pas passé exactement comme prévu ce jour-là : l'atterrisseur de 100 kgkg (le poids qu'il subit sur la comète correspond à celui d'une massemasse de 1 g sur Terre) n'a pas réussi à s'ancrer dans le sol et a rebondi deux fois. En dépit de ces péripéties sur la tête de la comète, il a toutefois pu fonctionner 60 heures. Certes, dans un lieu peu ensoleillé mais pour les scientifiques et les ingénieurs, le défi était relevé et la moisson de données a dépassé leurs espérances.
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L’odyssée de Rosetta mise en musique par Vangélis. La mission européenne est le sujet de son dernier opus sorti le 23 septembre 2016. Extrait. © Esa, Vangelis
Les grandes découvertes de Rosetta et Philae
Grâce à Rosetta qui ne l'a pas quitté des yeux deux ans durant, les chercheurs ont pu observer et mesurer les moindres changements à la surface de l'astreastre glacé. Une occasion unique et merveilleuse pour comprendre le comportement des comètes et percer leurs secrets. Considérées comme de véritables « fossilesfossiles », elles ont en effet beaucoup de choses à nous dire sur les premiers millions d'années de l'histoire de notre Système solaire dont elles conservent les traces dans leurs glaces et aussi sur leur parenté ou non avec l'eau terrestre. Voire leur lien avec l'apparition de la vie...
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Les sursauts de luminosité les plus remarquables observés par Rosetta au cours de ses deux années passées auprès de la comète Tchouri. © Esa, Rosetta, MPS for OSIRIS Team MPS, UPD, LAM, IAA, SSO, INTA, UPM, DASP, IDA, NavCam – CC BY-SA IGO 3.0
Le mystère des sursauts de luminosité expliqué
L'apogéeapogée de la mission fut la période qui a précédé et suivi le périhéliepérihélie de Tchouri. L'activité du noyau cométaire battait alors son plein sous l'œilœil averti des scientifiques de la mission.
L'un des derniers résultats publiés (en septembre 2016 dans Monthly Notices of the Astronomical Society) concerne les sursautssursauts de luminositéluminosité, plus fréquents à ce moment-là. L'étude de Jean-Baptiste Vincent, jeune chercheur du Max PlanckMax Planck Institute for Solar System Research apporte un nouvel éclairage à ce sujet. Ces manifestations imprévisibles seraient le produit d'effondrementeffondrement de falaise. Ainsi, la glace fraîche subitement découverte se sublime-t-elle rapidement, provoquant des jets diffusdiffus.