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Distante en moyenne de 2,8 milliards de km du Soleil (19 UAUA), la septième planète de notre système solaire découverte en 1781 par l'astronomeastronome et compositeur William HerschelWilliam Herschel, est encore mal connue. À ce jour, UranusUranus n'a été visitée par une de nos sondes spatiales qu'une seule fois dans son histoire... Un survol, par ailleurs mémorable effectué en 1986 par Voyager 2Voyager 2. À l'époque, un calme olympien semblait régner à sa surface (presque) lisse, hormis quelques minuscules et sombres nuagesnuages. Comme chacun sait, le signe particulier de cette planète gazeuse de 50.724 km de diamètre est l'inclinaison à 97,8° de son axe de rotation... Un facteur qui l'oblige à présenter le même hémisphère durant la moitié de sa période de révolution autour de notre étoile laquelle dure, rappelons-le, 84 années. Aussi, depuis que nous sommes en mesure de résoudre cet astre dans nos télescopes géantstélescopes géants, les astronomes peuvent-ils suivre les transformations de ce monde... Celles-ci se traduisent principalement par l'émergenceémergence de phénomènes atmosphériques apparus au cours de l'équinoxeéquinoxe de 2007, lorsqu'à l'équateuréquateur, le Soleil a atteint le zénithzénith. Une période de transition qui plonge dans une obscurité de plus de 40 ans son pôle Sud et met en lumièrelumière la partie opposée.
Actuellement à près de 15,7 milliards de km de la Terre (19 heures-lumière), Voyager 2 fut, en 1986, la première (et la dernière) sonde spatiale à explorer la lointaine Uranus, ses anneaux et satellites naturels. © Nasa, JPL-Caltech
Apparition d'une tempête
Dans la nuit du 5 au 6 août 2014, quelle ne fut pas leur surprise, pour l'équipe d'astronomes du télescope Keck II, de constater la présence d'un énorme nuage lumineux à la surface de l'épaisse atmosphèreatmosphère d'Uranus. « Nous sommes toujours anxieux de voir la première image de la nuit pour n'importe quelle planète ou satellite naturel, car on ne sait jamais ce qu'ils nous réservent ! » a commenté Imke de Pater. Le phénomène extrême observé dans le proche infrarougeinfrarouge avec une excellente résolutionrésolution grâce à l'optique adaptative (technologie qui permet de pallier aux turbulencesturbulences de l'atmosphère terrestre) qui équipe le télescope de 10 mètres de diamètre rappelle au professeur de l'université de Berkeley, une formation nommée le « Berg », « une tempêtetempête d'une luminositéluminosité (et morphologiemorphologie) similaire observée dans l'hémisphère sudhémisphère sud d'Uranus au cours des années qui ont précédé l'équinoxe ». D'après leurs premières mesures, la tempête surgit des profondeurs et atteint une altitude proche de la tropopausetropopause. Les chercheurs n'excluent pas que la forte luminosité de cette tâche soit provoquée par des remontées de glace de méthane (un de ses principaux constituants à qui elle doit sa couleurcouleur caractéristique).
« Même après des années d'observation, une nouvelle image d'Uranus prise à l'observatoire Keckobservatoire Keck peut m'arrêter dans mon élanélan pour pousser un Wow ! » s'exclame Heidi Hammel qui a participé à cette campagne d'observation. L'astronome suggère d'ailleurs que la planète gazeuse soit une des prochaines cibles du télescope spatial Hubbletélescope spatial Hubble.
Uranus est actuellement visible, après minuit, en direction de la constellationconstellation des PoissonsPoissons. Éloigné de nous de quelque 2,9 milliards de km, il est toutefois nécessaire de disposer d'un télescope pour la distinguer dans ses habits d'azur clair, une couleur qui lui a valu le nom du Dieu du ciel romain (Ouranos pour les Grecs).