Vous souvenez-vous des magnifiques aurores boréales que nous avons pu admirer partout en France dans la nuit du 10 au 11 mai 2024 ? Magnifique sur Terre, c’était un tout autre spectacle en orbite, où la tempête géomagnétique a forcé la migration de milliers de satellites !
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Année complexe pour les satellites en orbite terrestre tandis que l'activité solaire s'approche de son pic ! L'année 2024 a été témoin de deux oragesorages géomagnétiques qui ont conduit à la plus grande migration satellite de l'histoire. Ces événements soulignent les risques dans la gestion du trafic spatial - déjà bien congestionné - dans ce genre de situation critique.
La faute à Gannon storm
Le premier orage géomagnétique est celui qui nous a fait profiter de magnifiques aurores boréales exceptionnellement visibles en détail partout en France métropolitaine. Mais, selon les conclusions de William Parker du MIT (Massachusetts Institute of Technology) lors du congrès annuel de géophysique (AGU), cet orage, baptisé Gannon storm, a augmenté la densité de l'atmosphèreatmosphère terrestre.
Par conséquent, la proportion de particules présente au-delà de 100 kilomètres d'altitude a augmenté le dragage atmosphérique des satellites. Les particules qui rencontrent un satellite sur leur route rebondissent ou se collent à lui ; l'effet généré est une progressive baisse de vitesse du satellite, entraînant une perte d'altitude. Pour rester en orbite, le satellite doit alors user de ses moteurs pour se rehausser.
Risque accru de collisions
Dans les 24 heures suivant l'orage Gannon Storm, près de 5 000 satellites ont réalisé une manœuvre de rehaussement d'orbite, soit près de la moitié des satellites actifs en orbite terrestre ! C'est un chiffre considérablement plus élevé que le nombre moyen journalier, qui est de 300 satellites. Mais ce record a été battu de peu lors du spectacle offert par l'orage géomagnétique du 11 octobre. Cela s'explique surtout par le fait qu'entre les deux orages, SpaceXSpaceX avait déployé des centaines de satellites Starlink supplémentaires...
Quelque 5 000 satellites en manœuvre en si peu de temps est inquiétant. La plupart d'entre elles sont automatiques, mais la capacité des satellites à se positionner est amoindrie lors d'un orage. Les opérateurs ont alors eu d'emblée moins de visibilité sur le risque de collision avec leurs satellites. La migration massive aurait alors pu engendrer des collisions. Jusqu'à présent, on a eu de la chance.