Lorsque le Soleil se déchaîne, il peut produire de mystérieuses explosions qui propulsent jusqu’à notre Terre des particules qui peuvent s’avérer dangereuses. Les chercheurs nous mettent en garde aujourd’hui contre leurs effets délétères sur la couche d’ozone.
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Le spectacle des aurores boréales est un véritable enchantement. Au début du mois de mai dernier, notre Soleil nous en a encore offert un exemple qui restera dans les mémoires. Mais pour les chercheurs, il sonne aussi comme le rappel des effets potentiellement dangereux que notre Étoile peut produire sur notre Terre. Et une équipe de l'université Charles-Sturt (Australie) vient tout particulièrement de se pencher sur les conséquences de ceux que les scientifiques appellent les « événements de particules solaires ».
Ils se produisent lorsque des protons émis par le Soleil -- ceux du vent solaire -- sont accélérés, soit tout près de notre Étoile, à l'occasion d'une éruption solaire, soit dans l'espace interplanétaire, par les ondes de choc générées par des éjections de massemasse coronale (CMECME). Les astronomesastronomes en enregistrent des centaines durant chaque cycle solaire. Mais tous les 1 000 ans environ, il semble s'en produire un d'une intensité extrême. Le dernier date de l'an 993.
Dans les Actes de l’Académie nationale des sciences (PNAS), les chercheurs rappellent que les protons sont plus lourds que les électronsélectrons. Ils transportent plus d'énergieénergie aussi. Et ils atteignent de fait des altitudes plus basses dans notre atmosphèreatmosphère. Là, ils excitent des moléculesmolécules de gazgaz qui émettent des rayons Xrayons X, invisibles à l'œilœil nu.
Des réactions chimiques fatales à la couche d’ozone
Au-delà de cela, les chercheurs nous apprennent que les protons venus du Soleil peuvent également déclencher une chaîne de réactions chimiques dans la haute atmosphère. Une chaîne susceptible d'appauvrir la couche d'ozonecouche d'ozone. C'est gênant, car ladite couche d’ozone absorbe les rayons ultravioletsultraviolets (UV) solaires qui peuvent endommager l'ADNADN et avoir un impact sur le climatclimat.
Les chercheurs avancent aujourd'hui qu'un événement de particules solaires majeur pourrait épuiser les niveaux d'ozone pendant environ un an ! Les conséquences d'un tel événement pourraient même être pires s'il survenait à un moment où le champ magnétique terrestrechamp magnétique terrestre est faible. Les dommages causés sur l'ozone dureraient six ans, augmentant les niveaux d'UV de 25 % et accentuant le taux de dommages à l'ADN induits par le Soleil jusqu'à 50 %.
Le champ magnétique de notre Terre pour protéger la vie
Rappelons que le champ magnétique de notre Terre nous protège habituellement du pire des rayonnements venant du Soleil. Mais les archives géologiques montrent qu'il arrive qu'il s'affaiblisse. Au cours du siècle dernier, par exemple, il a perdu plus de 6 % de sa force. Mais quelle est réellement la probabilité que la combinaison mortelle d'un champ magnétique faible et d'événements extrêmes de protons solaires se produise ? Compte tenu de la fréquencefréquence à laquelle chacun d'eux se produit, il semble qu'elle soit... relativement élevée. Elle pourrait même expliquer quelques événements mystérieux qui se sont produits dans l'histoire de la vie sur notre Terre.
Ainsi, la période la plus récente de très faible champ magnétique a commencé il y a 42 000 ans. Elle a duré environ 1 000 ans. Plusieurs événements évolutifs se sont produits pendant ce temps. La disparition de NéandertalNéandertal et l'extinctionextinction de la mégafaunemégafaune marsupiale. L'évolution rapide de divers groupes d'animaux lors de l'explosion cambrienneexplosion cambrienne -- il y a environ 539 millions d'années -- a également été liée au géomagnétismegéomagnétisme et aux niveaux élevés d'UV. L'évolution simultanée des yeux et des coquilles dures dans plusieurs groupes non liés a même été décrite comme le meilleur moyen de détecter et d'éviter les rayons UV nocifs entrants.