Professionnels de santé, ouvriers, personnel d'entretien... nombreux sont les corps de métier où les horaires de travail ne correspondent pas au classique 9h-17h. Oui, mais voilà : dépasser cette limite ne serait pas sans conséquence sur la santé à long terme !
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Il est connu que les horaires atypiques, c'est-à-dire ceux qui sortent du cadre du traditionnel 9h00 - 17h00, peuvent avoir un impact négatif sur la santé physique et mentale des travailleurs, ainsi que sur leurs vies sociale et familiale. Mais la présente étude repose sur une perspective à plus long terme que les précédentes recherches sur le sujet.
Son auteure, Wen-Jui Han, de l'université de New York, s'est appuyée sur les données de l'Enquête longitudinale nationale sur la jeunesse-1979, qui a été réalisée auprès de plus de 7 000 Américains sur une période de trente ans. Il voulait déterminer si la pratique d'horaires de travail atypiques en début de carrière professionnelle avait des répercussions néfastes des décennies plus tard, une fois la cinquantaine atteinte.
Il est apparu que la majorité des participants de l'étude faisaient plus ou moins régulièrement des horaires de travail standard. À l'inverse, 17 % ont travaillé de 9h00 à 17h00 quand ils avaient la vingtaine, avant d'adopter des horaires en décalé (soirée, nuit, etc.). Quelque 12 % avaient un schéma d'emploi similaire : ils ont commencé leur carrière en exerçant un emploi avec des horaires classiques, avant d'être plus flexibles dans l'organisation de leur temps de travail.
Wen-Jui Han a constaté que les actifs ayant exercé des horaires atypiques au cours de leur vie professionnelle avaient davantage de problèmes de santé à la cinquantaine que ceux qui travaillaient de 9h00 à 17h00. Ils étaient plus susceptibles de présenter des symptômessymptômes dépressifs à l'âge de 50 ans, et avaient tendance à avoir un sommeil troublé.
Des effets qui varient d'une catégorie de population à l'autre
Il est intéressant de noter que, sur le long terme, les effets néfastes des horaires atypiques ont été particulièrement flagrants chez les actifs qui avaient des horaires de travail stables dans la vingtaine, avant d'en changer à la trentaine.
Par ailleurs, Wen-Jui Han a remarqué que certaines catégories de la population américaine sont plus exposées que d'autres à ces risques. Les femmes qui travaillaient avec des horaires atypiques avaient davantage tendance à présenter des troubles du sommeil que leurs homologues masculins. Mais ce sont surtout les femmes noires qui souffrent des effets néfastes du travail en décalé.
« TT]outes catégories d'éducation confondues, les femmes noires ayant un emploi de type "précoce ST-volatile" [c'est-à-dire celles qui avaient des horaires stables en début de carrière avant d'adopter un rythme de travail plus flexible, ndlr.] sont les plus susceptibles d'être en mauvaise santé parmi tous les groupes examinés », explique Wen-Jui Han dans son étude.
Cette recherche montre à quel point les horaires de travail atypiques peuvent peser sur la santé et le bien-être de celles et ceux qui les pratiquent. Les risques qu'ils engendrent sur le plan médical varient en fonction des horaires pratiqués. Par exemple, le travail de nuit pèsera davantage sur la qualité du sommeilsommeil que celui en soirée ou le week-end. Quoi qu'il en soit, des mesures de préventionprévention doivent être prises au sein des entreprises pour réduire les risques liés aux rythmes de travail alternatifs.