Bien que le salaire ne soit plus la principale priorité des travailleurs, le sentiment d'être sous-payé persiste, avec des erreurs de paiement récurrentes. Les cadres, en particulier, cumulent les heures supplémentaires non rémunérées. En Europe, presque un travailleur sur deux se sent sous-évalué, et pour compenser, un quart des sondés se tourne vers la polyactivité, principalement pour couvrir les dépenses courantes.
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On entend souvent dire que le salaire n'est plus la principale priorité des employés. Mais les actifs continuent d'accorder de l'importance au fait de percevoir une rémunération à la hauteur de leurs compétences et de leur investissement professionnel. D'autant plus que beaucoup sont régulièrement sous-payés par leur employeur actuel.
Dans le détail, 40 % des 34 612 actifs interrogés dans le cadre de l'enquête « People at Work 2024 » d'ADPADP Research* disent être fréquemment confrontés à des erreurs de paiement. Les cadres sont particulièrement nombreux à dire qu'ils sont « souvent ou toujours » sous-payés, qu'ils soient intermédiaires (24 %) ou supérieurs (28 %), la faute aux nombreuses heures supplémentaires non rémunérées qu'ils font.
Selon eux, 37 % des répondants passent entre 6 et 10 heures par semaine à travailler gratuitement pour leur patron, ce qui correspond à, au moins, trois jours pleins par mois.
Où s'estime-t-on le plus sous-payé ?
Ces erreurs de paiement sont d'autant plus regrettables que les actifs sont insatisfaits de la rémunération que leur verse leur employeur : 40 % des sondés, à l'échelle mondiale, sont mécontents du montant indiqué sur leur fiche de paie, même si plus de trois travailleurs sur quatre ont bénéficié d'une augmentation au cours des douze derniers mois, une hausse de 4 % en moyenne.
Il est intéressant de noter qu'en matière de rémunération, les avis divergent selon les régions. Près de la moitié (48 %) des travailleurs européens estiment ainsi être sous-payés, une proportion plus importante qu'en Amérique du Nord (46 %), Amérique latine (42 %) et Asie-Pacifique (35 %). Sur le Vieux Continent, seuls 53 % des actifs pensent être rémunérés à leur juste valeur pour le travail qu'ils fournissent. À noter que les Français sont particulièrement nombreux à se plaindre de cet aspect de leur vie professionnelle.
L'émergence de la polyactivité
Pour mettre du beurre dans les épinardsépinards, un nombre grandissant d'actifs se tournent vers la polyactivité. C'est ainsi qu'un quart des personnes interrogées occupent simultanément plusieurs emplois. Dans ce cas, 42 % le font pour payer leurs dépenses courantes, 31 % pour mener un train de vie plus agréable, 23 % pour financer leur retraite et 21 % pour rembourser leurs dettes.
*L'enquête People at Work 2024 d'ADP Research a été menée auprès de 34 612 actifs répartis dans 18 pays à travers le monde, dont 15 383 en Europe, 9 567 en Asie-Pacifique, 5 860 en Amérique latine et 3 802 en Amérique du Nord.