Malgré les prédictions annonçant l'écroulement de l'immobilier tertiaire en faveur du télétravail pendant confinement, la crise du Covid a transformé en profondeur le monde de l'entreprise sans que les lieux de travail ne disparaissent. Bien au contraire, le télétravail a permis d'apprécier les deux faces d'une même pièce : distanciel et présentiel en entreprise. Un sondage mondial a enquêté sur ce mode de travail hybride, et l'engouement qu'il suscite, notamment chez jeunes et les seniors.
au sommaire
Depuis la crise du Covid, les entreprises sont enjointes à devenir hybrideshybrides, c'est-à-dire de proposer à leurs salariés un mode d'organisation qui mêle présentiel et distanciel. Mais certaines rechignent à le faire, craignant que le télétravail ne soit un frein à la productivité. Pourtant, les salariés estiment qu'ils sont bien plus efficaces quand ils ne vont pas tous les jours au bureau.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 84 % des employés disent travailler plus quand ils alternent entre le présentiel et le distanciel, selon une récente enquête mondiale de Zoom*. Les 18-24 ans sont encore plus nombreux à être convaincus des bienfaits du travail hybride sur leur productivité (93 %), tout comme les 25-34 ans (88 %). Leurs aînés ne sont pas en reste puisque 80 % des actifs de plus de 55 ans estiment plus productifs quand ils adoptent une organisation de travail hybride.
Mais cet engouement intergénérationnel pour le travail hybride n'est pas gravé dans le marbremarbre. En effet, 58 % des personnes interrogées estiment que leurs préférences en matière d'organisation du travail seront amenées à évoluer dans le temps. Beaucoup d'entre elles pensent qu'elles voudront davantage être en télétravail quand elles auront des enfants pour ne pas avoir à faire le trajet entre leur domicile et leur lieu de travail, ou quand elles approcheront de l'âge du départ en retraite.
Les bureaux vont-ils disparaître ?
Toutefois, à l'heure actuelle, les employés du monde entier restent très sensibles au fait de pouvoir faire du télétravail. Un nombre non négligeable d'entre eux n'envisagent pas d'exercer un emploi qui ne leur offre une certaine liberté d'organisation. La preuve, 36 % des sondés privilégieraient un employeur qui leur donne l'opportunité de travailler d'où ils le souhaitent, s'ils venaient à changer de job.
Faut-il y voir le signe que le bureau est voué à disparaître dans les années à venir ? Pas nécessairement. Un quart des actifs seraient prêts à rejoindre une entreprise qui leur impose d'être en présentiel, s'ils venaient à changer de travail. Cela s'explique par le fait que le bureau n'est pas qu'un espace de travail : c'est aussi un lieu de sociabilisation. Les interactions avec les collègues, et dans une moindre mesure avec les managers, restent la principale raison pour laquelle les salariés aiment venir dans les locaux de leur boîte.
Les télétravailleurs, mieux informés ?
Cependant, on aurait tort de dire que le présentiel favorise systématiquement la communication interne. Les employés qui travaillent exclusivement au bureau ne se sentent pas plus connectés à leurs collègues, à leurs supérieurs hiérarchiques et, plus généralement, à n'importe quel membre de leur entreprise que ceux qui sont occasionnellement à distance. « [L]es travailleurs hybrides sont ceux qui se sentent le mieux connectés à presque tous les niveaux. Le télétravail n'est pas l'instigateur de l'isolement que certains prétendent qu'il est », note le rapport de Zoom.
*L'enquête « Navigating the Future of Work: Global Perspectives on Hybrid Models and Technology » a été menée par Reworked, pour le compte de Zoom, entre les mois d'avril et de mai auprès de 1870 employés et 624 employeurs à travers le monde.