Bientôt diffusée à la télévision, une série en six épisodes retrace le match légendaire de 1997 entre le champion de l'échiquier Garry Kasparov et l'ordinateur Deep Blue, un moment marquant dans les débuts de l'intelligence artificielle. Rematch est disponible sur arte.tv avant sa diffusion les 17 et 24 octobre. Un face-à-face qui promet d'être captivant où l'humain affronte la machine, sur fond de stratégie et de tension psychologique.


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    Quatre ans après le succès du Jeu de la Dame, les échecs reviennent bousculer le petit écran avec Rematch, série d'Arte haletante sur le mythique affrontement en 1997 entre le roi de la discipline Garry Kasparov et l'ordinateurordinateur Deep Blue, aux prémices de l'intelligence artificielle. Couronnée du Grand Prix à Séries Mania, cette fiction franco-hongroise (6x50 minutes) est déjà disponible sur arte.tv, avant sa diffusion à l'antenne les 17 et 24 octobre.

    Philadelphie, 1996. Le champion russe Garry Kasparov (Christian Cooke), maître incontesté de l'échiquier mondial depuis une dizaine d'années, terrasseterrasse le supercalculateursupercalculateur Deep Blue. Helen Brock (Sarah Bolger), responsable ambitieuse d'IBMIBM, le convainc alors de jouer un match retour un an plus tard, à New York, sous les yeuxyeux du monde entier.

    « Rematch », le match retour légendaire

    Cette fois, le géant de l'informatique, soucieux de faire grimper son cours de Bourse, met toutes les chances de son côté. Sa machine, capable de calculer 200 millions de coups à la seconde, plonge « l'ogre de Bakou » en plein doute...

    Les enjeux étaient immenses, Garry avait l'humanité sur les épaules !

    « Les enjeux étaient immenses, Garry avait l'humanité sur les épaules ! », rappelle à l'AFP le co-créateur et réalisateur québécois de la série, Yan England. L'issue de ce duel - la victoire de la machine sur l'humain - est connue. Mais cela n'enlève rien à la tension de ce thriller psychologique où chacun veut « aller jouer dans la tête de l'autre » comme dans un « match de boxe », selon Yan England. 

    Très documenté, Rematch reproduit les parties de l'époque et certains gestes de Kasparov, sportif adepte des pompes qui aimait « visser » ses pions pour signaler à son adversaire qu'il venait de se prendre « une bonne droite dans la tronche », relate le réalisateur. La série joue aussi sur les « zones d'ombre » entourant ce match « mystérieux », dont certains protagonistes n'ont jamais répondu aux sollicitations des scénaristes. Elle évoque des « irrégularités » dans la démarche d'IBM, s'appuyant sur un article de la revue Chess Magazine, mentionné par Garry Kasparov dans un de ses livres et longtemps « introuvable », assure Yan England.

    Bande-annonce « Rematch », Grand Prix à Séries Mania 2024 : Kasparov contre Deep Blue, l'humanité contre la machine. © Arte, YouTube

    L'humain toujours derrière la machine

    Les créateurs ont toutefois tenu à garder leur « liberté créative et narrative », comme en témoigne le personnage d'Helen Brock, purement fictif. « On voulait avoir ce personnage féminin-là très fort » dans le milieu masculin de l'informatique, qui est « un peu l'opposé de Kasparov » chez IBM, « une machine comme lui », pour raconter les deux côtés de la médaille et les humains derrière Deep Blue. Car si l'IA, sujet brûlant du moment, suscite de nombreuses craintes, notamment en matière d'emplois, c'est l'être humain qui reste à la manœuvre. « La grande question, c'est comment on va la réglementer, jusqu'où on va aller », estime Yan England.

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    Outre sa résonance actuelle, la série se distingue par sa mise en avant des échecs, peu représentés à l'écran jusqu'à la sortie à l'automneautomne 2020 sur Netflix du phénomène Le jeu de la dame.

    En découvrant le pitch du programme qui a révélé la comédienne Anya Taylor-Joy, les créateurs de Rematch, alors déjà sur les rails, se sont « un peu » inquiétés... Puis, « dès la fin de l'épisode 1, on s'est dit génial parce que c'est une grande série », mais « la vision choisie est complètement différente de la nôtre », se remémore Yan England. Et grâce à elle, « les échecs sont redevenus cool partout à travers le monde », fait-il valoir.