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Faire du sport, ou au moins un peu d'exercice physique, c'est bon pour notre santé. Nous le savons tous. Alors, à la rentrée de septembre, après les apéros de l'été, ou lorsque débute une nouvelle année, pour éliminer les repas de fête, nous prenons de bonnes résolutionsrésolutions. Mais quand arrive le moment de chausser ses baskets pour partir courir dans les boisbois, les choses se compliquent. Et l'envie de plutôt se vautrer dans son canapé devient parfois irrésistible.
Résultat, environ 30 % des adultes et 80 % des adolescents n'atteindraient pas le niveau minimal d'activité physique recommandé par l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS) pour rester en bonne santé. Mais rassurez-vous - enfin, pas trop quand même parce qu'il faut aussi savoir se faire violence parfois -, si pour vous aussi vous résoudre à une activité physique est un combat que vous ne gagnez pas souvent, c'est peut-être faute... à votre cerveaucerveau et à votre instinct de survie !
Alors notre cerveau serait programmé pour la paresse ? C'est en tout cas ce que l'on peut lire dans une étude publiée par des chercheurs suisses, belges et canadiens. Ensemble, ils ont étudié l'activité neuronale de personnes désireuses d'être actives dans leur quotidien. Sans forcément l'être. Car vous l'aurez compris, entre l'intention et l'action, il y a un pas... parfois difficile à faire.
Opter pour le moindre effort coûte moins cher à notre cerveau. Cela active-t-il en plus les circuits cérébraux de la récompense (reward, en anglais) ? Les chercheurs comptent étudier la question. © Maksim Kabakou, Fotolia
Le paradoxe de l’exercice physique
Leurs tests ont montré que les participants avaient tendance à fuir (virtuellement) la sédentarité plus rapidement qu'à s'en rapprocher. Un résultat cohérent avec la volonté affichée par ces mêmes participants de pratiquer des activités physiques. Mais ils ont surtout constaté que l'activité de leur cortexcortex fronto-médial et de leur cortex fronto-central - des zones du cerveau connues pour s'activer lors de conflits entre la raison et les affectsaffects et la capacité d'inhibitioninhibition des tendances naturelles - était bien plus élevée que lorsque les participants devaient choisir la sédentarité.
“Économiser son énergie pour augmenter ses chances de survie”
De là à conclure que si notre cerveau doit mobiliser beaucoup plus de ressources pour s'éloigner de la sédentarité, c'est sans doute qu'il a un penchant naturel pour le farniente, il n'y a... toujours qu'un pas. Dire que la minimisation de l'effort a été capitale pour l'espèceespèce humaine au cours de son évolution serait tout de même un peu plus honnête. « Cette tendance à l'économie des ressources augmentait les chances de survie et de reproduction », explique Boris Cheval, chercheur à la faculté de médecine de l'université de Genève (Suisse).
Nous voilà donc rassurés. Et confortés dans notre tendance à nous vautrer dans notre canapé ? Que nenni ! Car « nos sociétés modernes rendent cette optimisation énergétique totalement caduquecaduque ». Ainsi les chercheurs nous encouragent-ils à lutter contre cet instinct primaire. Ne serait-ce qu'en empruntant les escaliersescaliers plutôt que l'ascenseurascenseur.
Ce qu’il faut
retenir
- L’exercice physique est bon pour notre santé.
- Mais nous avons tous plus ou moins de mal à nous motiver à enfiler nos baskets et à ne pas rester vautrés dans notre canapé.
- Parce que notre cerveau aurait été programmé pour la sédentarité par souci d’économie d’énergie.