L’heure de la rentrée a sonné et vous pensez déjà aux prochaines vacances ? Vous avez bien raison : une étude finlandaise qui a duré 40 ans suggère que le manque de vacances réduit à néant tous les efforts que vous faites pour manger sain et être en forme.
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Voici un nouveau conseil pour augmenter votre espérance de vieespérance de vie qui ne devrait pas vous déplaire : il ne s'agit ni de manger moins, ni de faire du sport, mais tout simplement de prendre de grandes vacances ! C'est ce que nous apprend une étude présentée au congrès de la société européenne de cardiologie à Munich le 28 août et acceptée pour publication dans la revue The Journal of Nutrition, Health & Aging.
En 1974 et 1975, les auteurs ont recruté 1.222 hommes en bonne santé, des cadres qui étaient nés entre 1919 et 1934. Les participants avaient au moins un facteur de risque cardiovasculaire : tabagisme, triglycéridestriglycérides ou cholestérolcholestérol élevés, hypertension, intolérance au glucoseglucose ou surpoidssurpoids. Ils faisaient partie de la Helsinki Businessmen Study.
Pendant cinq ans, jusqu'en 1980, ils ont été séparés en deux groupes. 612 hommes ont reçu des conseils tous les quatre mois pour faire plus de sport, mieux manger, arrêter de fumer, perdre du poids... Si les conseils étaient sans effet, les médecins leur prescrivaient des médicaments pour réduire la tension et les lipideslipides sanguins. 610 hommes servaient de témoins et ne bénéficiaient pas de ce suivi.
À la fin de l'essai cliniqueessai clinique, sans surprise, les hommes du groupe d'intervention ont réduit de 46 % leur risque de maladie cardiovasculairemaladie cardiovasculaire par rapport aux témoins. Mais au bout d'une quinzaine d'années, en 1989, bizarrement, il y avait plus de décès dans le groupe d'intervention ! Les chercheurs ont donc décidé de poursuivre leur analyse jusqu'en 2014 pour comprendre ce phénomène. Ils se sont aperçus que le taux de décès était plus important dans le groupe d'intervention jusqu'en 2004, soit plus de 20 ans après la fin de l'essai clinique. Mais ensuite, entre 2004 et 2014, il n'y avait plus de différence entre les deux groupes.
Une vie stressante annule les bénéfices d’un mode de vie sain
D'après Timo Strandberg, professeur à l'université d'Helsinki, les médicaments ne pouvaient pas expliquer la différence de mortalité. Les auteurs ont tenu compte d'autres paramètres : sommeil, travail, vacances... Ils se sont alors rendu compte que la durée des vacances était liée au risque de décès. Dans le groupe d'intervention, les hommes qui prenaient trois semaines de vacances ou moins augmentaient de 37 % leur risque de mourir par rapport à ceux qui prenaient plus de trois semaines ! En revanche, les vacances ne changeaient rien dans le groupe témoin.
“Les hommes avec des vacances plus courtes travaillaient plus et dormaient moins”
Cela signifie que les efforts que vous pouvez faire pour améliorer votre santé cardiovasculaire peuvent être anéantis à long terme si vous ne prenez pas assez de vacances pour vous reposer. Timo Strandberg, professeur à l'université d'Helsinki a expliqué : « Dans notre étude, les hommes avec des vacances plus courtes travaillaient plus et dormaient moins que ceux qui prenaient des vacances plus longues. Ce mode de vie stressant peut avoir annulé tout avantage de l'intervention. »
Il conclut que les conseils pour arrêter de fumer, améliorer son activité physique, son alimentation, ne sont pas néfastes mais « Nos résultats [...] suggèrent plutôt que la réduction du stressstress est une partie essentielle des programmes visant à réduire le risque de maladie cardiovasculaire. »
Voici donc une bonne raison d'aller voir votre patron pour poser dès à présent vos prochains congés !
Ce qu’il faut
retenir
- 1.200 hommes à risque cardiovasculaire ont été suivis pendant 40 ans.
- La moitié a bénéficié d'un suivi avec des conseils, voire des médicaments, et les autres ont servi de témoins.
- Au bout de cinq ans, le groupe qui a suivi le programme d'intervention a réduit son risque cardiovasculaire.
- Mais pendant les 25 années suivantes, ce groupe avait une mortalité plus élevée.
- Les chercheurs ont trouvé un lien entre la durée des vacances et le risque de mourir.