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En 2010, c'est Paul le poulpe qui lançait la mode. La mode des animaux pronostiqueurs. Vivant au Sea Life Oberhausen, en Allemagne, ses capacités avaient essentiellement été testées sur les matchs de la Manschaft. Et l'animal avait accédé à la postérité en réalisant le sans-faute. Huit bons pronostics sur huit matchs. Au risque même de décevoir tout un peuple en prédisant la défaite de l'Allemagne face à l'Espagne en demi-finale.
Depuis, à chaque grand évènement footballistique, les zoos du monde entier y vont de leur animal pronostiqueur. Avec plus ou moins de réussite. À l'occasion de cette Coupe du monde 2018, l'un d'entre eux a même été désigné oracleoracle officiel. Achille, un chat sourd résidant au musée de l'Hermitage, à Saint-Pétersbourg (Russie).
Mais quel crédit accorder à ces pronosticspronostics. Les chercheurs restent perplexes. Prenons l'exemple de Paul le poulpepoulpe et de son incroyable réussite. Certains ont tenté d'expliquer ses choix par les motifs figurant sur les drapeaux sélectionnés par l'animal. D'autres se sont interrogés quant à l'odeur des aliments présents dans les boîtes. Quoi qu'il en soit, rien n'a pu être scientifiquement démontré. Tout ceci reste donc de l'ordre du hasard et sans aucun lien avec le ballon rond.
Et si certains se refusent à attribuer le 100 % de Paul le poulpe au hasard, peut-être devraient-ils se demander combien d'animaux ont été encouragés aux pronostics. Et sur ces animaux, combien nous sont restés totalement inconnus car ils avaient tout simplement lamentablement échoué dans leur entreprise...
Non, les Simpson n’ont pas prédit la finale de la Coupe du monde 2018. Dans un épisode de 1997, un match censé déterminer « la meilleure équipe du monde » oppose le Portugal au Mexique. Or, si les deux équipes venaient à se rencontrer en Russie, ce serait dès le stade de la demi-finale. © auryndrikson, Fotolia
Des pronostics basés sur les chiffres
Mais alors, si l'on ne peut pas compter sur les animaux pour connaître à l'avance le nom du vainqueur de la Coupe du monde 2018, peut-être peut-on faire confiance à la technologie ? Parmi ceux qui se sont risqués au pronostic : EA Sport, l'éditeur de FIFA, le célèbre jeu de football. Ce jeu est construit sur la base de nombreuses données concernant les joueurs et leurs caractéristiques. Ainsi après avoir laissé tourner une simulation de cette Coupe du monde, EA Sport affirme que la France remportera la compétition. Ce pronostic comporte toutefois déjà une faille. Car l'éditeur voyait également l'Allemagne - éliminée à l'issue de la phase de poules - en finale. Mais si cela peut nous consoler, en 2010, la simulation avait justement donné l'Espagne vainqueur, mais contre le Brésil - ce dernier avait été éliminé - et en 2014 à nouveau, le jeu avait misé sur l'Allemagne championne du monde contre le Brésil toujours, alors que ce denier avait une fois encore été éliminé.
“Le champion du monde 2018 sera le Brésil… ou la France !”
De son côté, la banque d'affaires Goldman Sachs a confié à une intelligence artificielleintelligence artificielle, la tâche de pronostiquer le vainqueur de la compétition. Et elle s'est prononcée... pour le Brésil ! Mais après quelques jours de compétitions, ses conclusions comportent déjà des erreurs. La Russie ne devait pas franchir le cap des phases de poules. La finale, quant à elle, devait se jouer entre le Brésil et... l'Allemagne.
Ainsi, même si les pronostics proposés par des IA semblent plus fiables que ceux hasardés par des animaux de zoo, la preuve est une fois de plus faite que le résultat d'un match - et plus encore d'une compétition aussi prestigieuse qu'une Coupe du monde - ne se joue pas que sur des données d'équipe et sur des statistiques de joueurs. Et c'est incontestablement ce qui donne du piment aux rencontres. Alors, finalement, que le meilleur gagne !
Ce qu’il faut
retenir
- En 2010, Paul le poulpe, le premier animal pronostiqueur, a réalisé le 100 %.
- Depuis, d’autres se sont essayés à l’exercice avec plus ou moins de réussite. Et toujours sans fondement scientifique…
- Aujourd’hui, des intelligences artificielles relèvent également le défi.
- Mais, même si elles s’appuient sur des bases plus solides, leurs pronostics ne sont pas toujours meilleurs.