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Au décollage, un lanceur Longue Marche 3C identique à celui utilisé hier pour lancer la mission Chang'e-3-T1. © CNSA
Toujours aussi peu bavarde sur ses projets lunaires, alors qu'elle a officiellement annoncé fin 2011 une exploration habitée de la Lune et un retour d'échantillons lunaires avant la fin de cette décennie, la Chine a lancé une nouvelle mission à destination de la Lune. Ce lancement a été effectué hier à 17 h 59 TU quand un lanceur Longue Marche 3C a décollé du Centre spatial de Xichang avec à son bord une capsule qui retournera sur Terre.
Baptisée Chang'e-5-T1, cette mission prépare Chang'e-5 et Chang'e-6, deux missions du programme de retour d'échantillons lunaires et plus que très probablement un vol habité. En effet, elle a pour but de tester certaines des technologies nécessaires à ce retour d'échantillons, dont une capsule de rentrée atmosphérique susceptible d'être utilisée plus tard pour rapporter des échantillons lunaires, voire des taïkonautes de retour d'une mission sur notre satellite.
À moins de tenter de rapporter des rochers lunaires, la taille de la capsule de retour de Chang'e 5-T1 est bien plus dimensionnée pour le transport d'un taïkonaute. © CNSA
Chang'e-5-T1 prépare-t-elle une mission humaine vers la Lune ?
Toutefois, on ne sait pas si cette mission se contentera d'une trajectoire circumlunaire ou bien si la sonde va se mettre en orbite autour de la Lune avant de revenir se poser sur Terre, quelque part sur le sol chinois. Seule certitude, la mission ne vas pas durer longtemps (moins de dix jours).
Autre interrogation, cette capsule d'essai est similaire dans ses dimensions à celles des véhicules spatiaux ShenzhouShenzhou. Autrement dit, Chang'e-5-T1 ne servirait pas seulement à préparer le retour d'échantillons lunaires. Elle serait également estampillée vols habitésvols habités, pas loin d'une sorte de répétition générale ! La première mission habitée à destination de la Lune se fera sans atterrissage et peut-être ne se mettra-t-elle même pas en orbite. Cela dépendra de la maturité de la technologie chinoise et de la confiance que les autorités accorderont au programme spatial.
Si la Chine maîtrise le retour d'orbite basse, où évoluent les taïkonautes lorsqu'ils sont à bord des capsules Shenzhou ou du module orbital Tiangong, revenir de la Lune impose des contraintes plus fortes. La vitessevitesse est plus élevée et le système de protection thermique doit être dimensionné en conséquence.
Pour rappel, dans le cadre de son programme lunaire, la Chine a lancé les sondes Chang'e-1 en 2007, et Chang'e-2 en 2010 puis Chang’e-3 en 2013 qui a déposé un roverrover sur la surface lunaire. Quant à Chang'e-4, dont le lancement est prévu l'année prochaine, elle utilisera un nouvel atterrisseur lunaire.