La vie existe-t-elle ailleurs dans la Voie lactée ? Pour répondre à cette question, la première étape, c’est de parvenir à caractériser l’atmosphère des planètes rocheuses qui tournent autour des petites étoiles de type M, les plus nombreuses. Des chercheurs assurent que c’est possible grâce aux informations complémentaires que pourraient fournir les télescopes spatiaux Hubble et James Webb.
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Dans la Voie lactée, les étoiles de type M sont les plus nombreuses. Ce sont des étoiles relativement froides, de petites tailles et masses. Principalement des naines rouges. Les astronomesastronomes aimeraient savoir si des planètes semblables à la Terre gravitent autour d'elles. Des exoplanètes munies d'une atmosphèreatmosphère qui les rendrait potentiellement habitables. « Si tel était le cas, cela nous ouvrirait à la recherche de la vie en dehors de notre Système solaire », commente Daria Pidhorodetska, chercheuse à l’université de Californie à Riverside (États-Unis), dans un communiqué.
Son équipe s'est demandée si le télescope spatial Hubbletélescope spatial Hubble ou le télescope spatial James Webb -- dont le lancement est prévu le 18 décembre prochain -- pourraient être capables de détecter les atmosphères de telles exoplanètes. Elle a aussi modélisé les différents types d'atmosphère que les astronomes pourraient trouver autour de ces planètes de la banlieue de notre Système solaire. Car il faut savoir que les jeunes étoiles de type M passent par une période au cours de laquelle elles émettent un puissant rayonnement ultravioletultraviolet. Un rayonnement tel qu'il pourrait assécher les exoplanètes orbitant à proximité et déchirer une grande partie de leur atmosphère.
Les astronomes se sont concentrés sur une étoile baptisée L 98-59. Sa masse ne dépasse pas les 8 % de celle de notre SoleilSoleil. Mais elle ne se trouve qu'à 35 années-lumièreannées-lumière de chez nous. Et on lui connait au moins trois planètes, probablement rocheuses. Ce qui en fait une cible idéale à étudier.
Des instruments capables de nous renseigner sur l’habitabilité des exoplanètes
Les chercheurs ont ainsi modélisé quatre scénarios :
- celui d'atmosphères d'exoplanètes dominées par l'eau ;
- celui d'exoplanètes avec des atmosphères composées d'hydrogènehydrogène ;
- celui d'atmosphères d'exoplanètes riche en dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2) ;
- enfin, celui d'exoplanètes dont l'hydrogène de l'atmosphère se serait évanoui dans l'espace, ne laissant derrière lui qu'oxygèneoxygène et ozoneozone.
Le scénario d'atmosphères asséchées dominées par l'hydrogène apparait comme le plus probable. Du fait de la quantité de rayonnement que les exoplanètes qui tournent autour de L 98-59 reçoivent. Ainsi, même si ces planètes ne semblent pas habitables, elles offrent tout de même un aperçu intéressant de ce qui peut se produire dans de telles conditions un peu partout dans notre GalaxieGalaxie.
Au-delà de ces modélisationsmodélisations, les astronomes notent que les télescopes spatiaux Hubble et James Webb pourraient tout à fait nous en apprendre plus sur les exoplanètes qui entourent L 98-59. Elles se situent en effet suffisamment proches de leur étoile hôte pour que des observations de leur transittransit et des mesures de la baisse associée de la luminositéluminosité de l'étoile deviennent intéressantes. Ainsi, quelques transits suffiraient à Hubble pour détecter -- ou exclure -- une atmosphère dominée par l'hydrogène ou la vapeur d'eau. Le télescope spatial James Webb n'en aurait pas besoin de plus d'une vingtaine pour caractériser une atmosphère riche en CO2 ou en oxygène. « Alors qu'il n'a été découvert qu'en 2019, le système L 98-59 est sur le point de révéler tous ses secrets », s'enthousiasme Daria Pidhorodetska.