Des experts de la conservation du patrimoine culturel et des représentants des gouvernements afghan et japonais, ainsi que de l'UNESCO, se sont réunis à Tokyo du 18 au 20 décembre 2004 pour passer en revue les réalisations du projet commun mené pendant deux ans par l'UNESCO et le Japon pour la sauvegarde du site de Bamiyan dont les Bouddhas géants avaient été détruits par les Talibans en mars 2001.

au sommaire


    <br />Statue de Bouddha à l'intérieur d'une niche - Le projet de sauvegarde du site de Bamiyan a permis des consolidations d'urgence mais il a aussi abouti à des découvertes, attendues depuis longtemps, sur l'âge des biens du site.<br />&copy; Unesco

    Statue de Bouddha à l'intérieur d'une niche - Le projet de sauvegarde du site de Bamiyan a permis des consolidations d'urgence mais il a aussi abouti à des découvertes, attendues depuis longtemps, sur l'âge des biens du site.
    © Unesco

    Les participants à la troisième réunion du groupe de travail des experts ont examiné les actions déjà réalisées. Malgré la grande perte causée par le vandalisme des Talibans, le site contient d'importants vestiges culturels et artistiques, notamment des peintures murales inestimables. Les participants à la réunion ont émis des recommandations sur la possibilité de continuation du programme de préservation dont la première phase, 2002 - 2004, a bénéficié de financements internationaux, et particulièrement d'une somme de 1 815 967 dollars du Gouvernement japonais.

    <br />Bamyan &copy; Unesco

    Bamyan © Unesco

    La réunion a notamment rassemblé Norio Suzuki, Directeur général de l'Institut national de recherche pour les biens culturels du Japon ; Haron Amin, Ambassadeur d'Afghanistan au Japon ; Ghulam R. Yusufzai, ministre délégué de la Culture d'Afghanistan ; Abdul Khalid Khaleeq, Gouverneur adjoint de Bamiyan ; d'autres représentants du ministère afghan de l'Information et de la Culture, du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), de l'Institut national de recherche pour les biens culturels du Japon et de la Division du patrimoine culturel de l'UNESCO.

    <br />&copy; Unesco

    © Unesco

    Le projet initié par l'UNESCO avec les autorités afghanes et japonaises a suivi une mission qui s'est déroulée sur le site juste après la chute des Talibans. Les experts ont noté que moins de 20 % des peintures murales de Bamiyan avaient survécu aux 22 années de guerre et que les parois et les niches qui abritaient les statues de Bouddha montraient des signes d'effondrementeffondrement imminent. Au cours des deux dernières années, des mesures d'urgence ont été prises pour prévenir l'effondrement, pour restreindre l'accès des visiteurs aux 25 cavités des vallées de Bamiyan, Foladi et Kakrak contenant des peintures murales, toutes sur le site de Bamiyan. Grâce à un financement du gouvernement allemand, l'ICOMOS a été capable d'initier des mesures de conservation pour sauvegarder des fragments des deux statues de Bouddha pour des études futures. L'ICOMOS a pu utiliser la datation au Carbone 14datation au Carbone 14 pour déterminer l'âge des deux bouddhas : le petit bouddha s'avère le plus ancien - 507 après J.C. contre 551 pour le grand bouddha. Comme dans toutes les datations au Carbone 14, la marge d'erreur est faible, environ 15 ans dans ce cas.

    <br />&copy; Unesco

    © Unesco

    Les fragments des peintures murales qui étaient tombés des mursmurs des grottes ont été ramassés et les fresques elles-mêmes ont été inventoriées et enregistrées. Le Professeur Kosaku Maeda, de l'Université Wako (Japon) a eu recours au Carbone 14 pour dater les peintures de 25 cavités, déterminant qu'elles ont été réalisées entre le Ve et le IXe siècles.

    La Fondation allemande Messerschmitt a fourni gratuitement un échafaudageéchafaudage géant pour la consolidation d'urgence des parois et des niches. Il a été transporté à Bamiyan par l'armée allemande et la société italienne RODIO a réalisé la première phase de consolidation d'urgence des deux niches des statues de Bouddha. La société japonaise PASCO a préparé des relevés topographiques et une maquette en trois dimensions de Bamiyan et de ses environs.

    L'Institut national de recherche pour les biens culturels du Japon a réalisé des sondages et des fouilles archéologiques de la vallée de Bamiyan et de ses environs pour déterminer les zones qui demandent à être protégées contre un peuplement, l'agricultureagriculture et des infrastructures intrusives. Il a formé du personnel du ministère afghan de l'Information et de la Culture pendant la durée de son travail qui a conduit à la préparation d'un maître plan préliminaire.

    Les participants se sont mis d'accord sur la nécessité de poursuivre les actions entreprises pendant la première phase du projet, qui avait été surtout consacré à des actions d'urgence. Des mesures pour le plus long terme sont toujours nécessaires pour assurer la préservation dans la durée du site. Le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO a reconnu la valeur universelle exceptionnelle du site et l'a inscrit en 2003 sous le nom de paysage culturel et vestiges archéologiques de la Vallée de Bamiyan, sur la Liste du patrimoine mondial et sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Le site témoigne des développements artistiques et religieux du Ier au XIIIe siècles qui caractérisent l'ancienne Bakhtria, intégrant des influences culturelles variées dans l'école de Gandhara de l'art bouddhiste. La zone contient de nombreux ensembles monastiques et des sanctuaires bouddhistes, ainsi que des édifices fortifiés de la période islamique.