Vacciner contre l'hépatite B augmente-t-il le risque d'apparition de la sclérose en plaques ? Une équipe de chercheurs répond oui. Les autorités françaises prennent le problème au sérieux. Mais personne ne remet en cause l'intérêt de la vaccination. On croyait la polémique éteinte mais une étude américaine vient de raviver les suspicions sur les effets secondaires de la vaccination contre l'hépatite B.

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    Particulièrement invalidante, la sclérose en plaques est une maladie neurologique provoquée par la dégénérescence de la protection de la gaine de myéline entourant les fibres nerveuses. Elle touche deux millions de personnes dans le monde et 50.000 en Fra

    Particulièrement invalidante, la sclérose en plaques est une maladie neurologique provoquée par la dégénérescence de la protection de la gaine de myéline entourant les fibres nerveuses. Elle touche deux millions de personnes dans le monde et 50.000 en Fra

    L'équipe de Miguel Hernan (Harvard School of Public Health, Boston) a analysé 163 cas de malades atteints de sclérose en plaquessclérose en plaques (SEP) et les a comparés à un groupe contrôle de 1 604 personnes saines, tiré de la base de donnéesbase de données britannique GPRD (UK General Practice Research Database, base de données sur la recherche en médecine générale du Royaume-Uni).

    Résultat : parmi les 163 personnes atteinte de la maladie, 11 avait été vaccinées. Par rapport au groupe témoin, ce taux représente un risque d'apparition de la SEP multiplié par un facteur compris entre 1,5 et 6,3. Le faible nombre de cas explique la largeur de cette fourchette.

    Cette étude contredit une bonne dizaine de travaux réalisés ces dernières années et qui avaient tous innocenté la vaccinationvaccination contre l'hépatite Bhépatite B de ce genre d'effets.

    L'affaire avait pris corps en 1996 quand environ 200 cas de sclérose en plaques et d'autres maladies du système nerveux avaient semblé pouvoir être reliés à la vaccination contre l'hépatite B. En 1998, le secrétaire d'Etat à la santé, Bernard Kouchner, suspendait la campagne de vaccination en milieu scolaire, mais pas celles des nourrissons et des adultes à risque (soignants, toxicomanes...).

    Résultats à confirmer

    Les réactions à l'étude de Miguel Hernan n'ont pas manqué, notamment chez les associations engagées dans la lutte contre le SidaSida, qui craignent une reprise de la polémique sur la vaccination. Le comité consultatif mondial de l'OMSOMS n'a guère apprécié non plus, critiquant la méthode et considérant que les résultats "ne fournissent pas des éléments convaincants". Miguel Hernan lui-même relativise la portée de sa découverte. Cité par Libération, il souligne que "93,3 % des personnes atteintes de SEP dans l'étude n'ont jamais été vaccinées", et ajoute que "cette étude ne permet pas de savoir si le vaccinvaccin contre l'hépatite B hâte l'apparition de la maladie chez des personnes qui, de toute façon, en auraient souffert quelques années plus tard ou s'il entraîne de nouveaux cas de SEP chez des individus prédisposés".

    Reste que, selon le journal Libération, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a saisi le groupe européen de pharmacovigilance et que le ministre de la Santé a demandé une réunion du comité technique de vaccination.

    Personne, en tout cas, pas même Miguel Hernan, ne remet en cause l'intérêt des campagnes de vaccination contre l'hépatite B. Sur la planète, 350 millions de personnes sont infectées par le virus de cette maladie et 65 millions en mourront.