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Injection d'insuline
La première raison d'une telle initiative serait l'incroyable quantité de données à gérer qui dépasserait de loin les capacités d'une seule entreprise. Selon Mark Fishman, directeur de la recherche chez Novartis, "Il faudrait le concours du monde entier pour interpréter ces données. Nous pensons qu'on gagnera plus à laisser un grand nombre de sociétés analyser ces informations plutôt qu'à les garder secrètes
".
En fait, cette ouverture était programmée depuis belle lurette. Elle était inscrite au coeur du projet Diabetes Genetics Initiative (DGI) formé en 2004 grâce à la collaboration de Novartis et d'institutions publiques comme l'Université de Lund en Suède, ou l'Institut Broad aux Etats-Unis. Un partenariat qui, apprend-on sur le site du Broad Institute, "a pour but explicite de mettre gratuitement cette vaste quantité de données à disposition des chercheurs
".
Un article du Boston Globe paru en 2004, lors du lancement du DGI, expose d'autres raisons possibles à la politique d'ouverture de Novartis : cette société possède déjà une grande compétence dans le domaine du diabètediabète. Ouvrir les informations, loin de nuire à ce capital de connaissance, lui permettrait de conserver son leadership en profitant à son tour de l'ensemble des recherches effectuées dans ce domaine. "De plus
, note ce magazine, identifier quels gènesgènes conduisent au diabète n'ouvre pas forcément la route à la création d'un médicament révolutionnaire. La société doit d'abord concocter un composant capable d'agir sur le gène, puis faire passer ce produit par des années de tests afin de prouver sa valeur et son efficacité. Tout cela coûte des centaines de millions de dollars, ce qui donne un avantage à une multinationale comme Novartis
".
Par Rémi Sussan