Qu'entend-t-on par " fédéralisme " ? Quelle est le nom de la bataille finale de la révolution américaine, le propos de la doctrine de Monroe... Ces quelques questions sont extraites du " QCM " réalisé par l'University of Connecticut pour l'Intercollegiate Studies Institute (ISI), auquel ont été soumis 14 000 étudiants (" première année " et seniors) de 50 établissements d'enseignement supérieur.

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    Note : les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur www.bulletins-electroniques.com

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    Selon l'ISI, organisation à but non lucratif, il est indispensable que les nouvelles générations, futurs leaders de la nation, apprennent l'histoire de leur pays, ses principes fondateurs, ses institutions, etc. Sans ces connaissances, comment peuvent-ils comprendre les relations entre les Etats-Unis et le reste du monde ? Comment peuvent-ils devenir des citoyens engagés ?

    L'objet de cette enquête était donc d'évaluer les connaissances des étudiants sur les 4 thèmes suivants : l'histoire des Etats-Unis, le gouvernement, l'Amérique et le monde, et le marché économique. Les résultats sont assez décourageants. En effet, d'après cette enquête, les universités ne semblent pas exceller quant à l'enseignement de l'histoire américaine, l'instruction civique, et autres disciplines générales : en moyenne, les étudiants en fin de cycle ont obtenu des notes à peine meilleures que les " première année ". Si l'enquête avait été donnée en examen, ils auraient échoué, obtenant un " F " à l'évaluation. Ainsi, malgré le coût des études aux Etats-Unis, qui conduit les étudiants Américains à une dette moyenne de 19 300$ en fin d'études, ces derniers quittent l'université avec à peine plus de connaissances sur ces thèmes qu'à leur entrée.

    De même, le prestige et le coût des universités ne sont pas des valeurs sûres : sur 16 établissements dans lesquels les étudiants les plus anciens ont obtenu de moins bons résultats que les " première année ", la majorité sont parmi les plus prestigieuses des Etats-Unis (MIT, Brown University, Yale University, Berkeley, etc.)). En moyenne, les étudiants appartenant à des universités relativement peu coûteuses ont à l'inverse montré de bonnes connaissances.

    Cependant, qu'on ne s'y trompe pas, les étudiants n'apprennent pas ce qui ne leur est pas enseigné : leur niveau de connaissances est conséquent à l'importance donnée au cours d'histoire, d'économie et d'instruction civique dans chaque établissement.

    Selon le président de l'ISI, les universités doivent pourtant former les étudiants à l'analyse, la synthèse, et donc au sens critique, pour lesquels un minimum de connaissances générales en histoire, science politique et économie s'impose. Parmi les 5 recommandations concluant les résultats de cette enquête, il est donc suggéré à tout établissement d'enseignement supérieur d'assumer ses responsabilités en proposant un plus grand nombre de cours dans ces disciplines, en évaluant plus régulièrement les connaissances des élèves, ou encore, en informant clairement étudiants, parents d'élèves, instances publics et contribuables, de la qualité des cours dans ces disciplines.

    Parallèlement à cette enquête, Harvard University vient justement d'annoncer un projet de réforme quant au contenu des programmes offerts aux étudiants undergraduate (jusqu'en Licence). Pour l'instant, dès les premières années, les formations sont très spécialisées, les enseignants élaborant librement leur cours suivant leurs intérêts. Si le projet est retenu, des cours beaucoup plus généraux deviendront obligatoires, notamment sur les Etats-Unis et en théologie.

    L'objectif est de proposer aux étudiants différentes approches sur un même sujet. Quel que soit leur choix de carrière, il s'agit également de leur apporter les connaissances nécessaires pour avoir une meilleure compréhension du monde actuel et devenir des citoyens responsables.

    Par Marie Parsy