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Symbole parfait de la recherche fondamentale à long terme, le Tokamak pourrait se révéler la source d'énergie incontournable de l'humanité d'ici quelques décennies.(Princeton Plasma Physics Laboratory).
Depuis les années soixante, aussi dénommées les "Golden Sixties", l'individu moyen vit constamment dans l'illusion que la société de production, dont il est le fruit, peut être remplacée impunément, et surtout indéfiniment, par une société de consommation. Et il faut bien constater que celle-ci fonctionne à plein régime, nous entourant et envahissant notre vie de tous les jours de tout ce qui fait aujourd'hui le confort déclaré de notre civilisation occidentale (appareils électriques, électroniques, moyens de communication redondants et variés, gadgets plus ou moins utiles...), objets dont la plupart sont produits par l'autre partie du monde, celle qui produit, mais ne consomme pas.
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Car c'est bien là que la bât blesse : derrière toute consommation de masse, se cache une production de masse. Que l'on ne peut évoquer sans en éluder les aspects économiques et la rentabilité nécessaire à une large diffusion du produit dans le public, ce qui implique que la plupart des éléments composant nos appareils de haute technologie portent aujourd'hui l'estampille des pays où les plus bas salaires sont de mise.
Mais cette situation, qui s'observe depuis une quarantaine d'années, ne pourra se poursuivre indéfiniment. L'exemple du Japon, pays totalement ravagé par la guerre, où des millions de "petites mains" ont fabriqué et écoulé dans le monde entier des imitations de produits occidentaux avant de redémarrer une économie aujourd'hui florissante et de se doter d'un savoir-faire à présent mondialement reconnu, est frappant.
Et certains pays du sud-est asiatique, aujourd'hui qualifiés "en voie de développement", méritent bien cette appellation dont ils ont parfaitement pris conscience. Le retour du balancier pourrait s'opérer, bien plus vite que nous l'imaginons.
Le rôle de la recherche…
Le rôle de la recherche là-dedans ? Il est flagrant. Le monde occidental, qui a perdu l'habitude de lutter au quotidien pour assurer sa simple subsistance, paraît empâté dans un confort indécent. Pourtant, en observant bien, il n'en est rien. L'intérêt suscité par les découvertes scientifiques est énorme, et même en plein accroissement si l'on en juge par le retentissement des missions martiennesmissions martiennes en cours qui, pourtant, ne mettent en œuvre "que" deux robotsrobots télécommandés et quelques satellites de reconnaissance. Preuve, s'il en est besoin, que l'Homme est prêt à s'investir dans le Grand Œuvre d'une aventure scientifique pourvu que celle-ci soit hors du commun, susceptible d'engager l'humanité sur une nouvelle voie, vers de nouveaux horizons. Le devenir de notre civilisation est là.
Mais la recherche elle-même n'est pas concevable dans l'isolement. S'il fut un temps où la radioactivité pouvait être découverte dans un appentisappentis glacé et humide, les laboratoires modernes exigent des investissements considérables qui ne peuvent s'accorder à la légère, et seulement après de longues procédures de justification auprès des investisseurs, publics ou privés. La plus importante d'entre elles, la recherche fondamentale, reste souvent la plus difficile à justifier car par définition, elle ne conduit à aucun objectif à court terme. D'où l'intervention d'un facteur supplémentaire, décisif, peut-être le plus important en ce début de millénaire : la vulgarisation.
…et de la vulgarisation
Seule la vulgarisation permet au commun des mortels d'appréhender l'importance et la portée d'une découverte scientifique, et par-là même, de la recherche qui en a permis la genèse. Ce commun des mortels, qui constitue l'ensemble d'une population, a besoin de savoir, "savoir" étant ici pris dans son double sens de connaissance et d'information, afin que soient prises les bonnes décisions. Car si avant de consommer il faut produire, avant de produire il faut concevoir.
Mais à l'instar de la consommation, les moyens de communication s'emballent aussi, favorisant la vulgarisation et la propagation des idées par des canaux dont n'auraient jamais osé rêver nos ancêtres, tel l'InternetInternet. Il est indispensable d'en profiter, et on ne peut que constater que ce rôle est remarquablement joué par des sites web à la fois scientifiques et polyvalents tels que Futura-Sciences, un acteur de premier plan dans la diffusion de l'information. Les sites tels que celui-là, et il en existe bien d'autres, sont appelés à devenir un des moteurs de notre civilisation en marche.