Des chercheurs allemands ont découvert une nouvelle approche thérapeutique pour lutter contre les effets dévastateurs sur l'organisme humain de l'anthrax, encore connue sous le nom de maladie du charbon : une façon aussi de dire non au bioterrorisme…

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© Max Planck InstituteMacrophages infectés par Bacillus anthracis

© Max Planck InstituteMacrophages infectés par Bacillus anthracis

Rappelez-vous. Après les attentats du 11 septembre 2001, le spectre de l'anthrax hantait les boîtes aux lettres... et terrifiait le continent américain ! Cette pathologie infectieuse provoquée par la bactérie Bacillus Anthracis est en effet l'une des armes bactériologiques les plus inquiétantes de notre époque. En réalité, le 'concentré' mortel de l'anthrax se situe dans la toxine léthale produite par le bacille lui-même. Jusqu'à présent, il n'existait qu'un seul remède : les antibiotiques. Mais la thérapie se solde souvent par un échec tout simplement parce que les médicaments doivent être administrés le plus rapidement possible. D'autre part, les toxines qui constituent le vrai danger pour la santé de l'individu sont plus longues à éliminer que les bactéries. Enfin, il est parfois difficile d'établir rapidement le diagnostic...

En dehors de la menace bioterroriste, la maladie du charbon est généralement répandue chez les animaux herbivores -porcs bovins, chevaux, moutons, etc.- car ces bactéries existent à l'état de spores dans le sol. Il suffit que les bêtes entrent en contact avec, les ingèrent ou les inhalent pour développer l'une des trois formes de la maladie du charbon : l'infection cutanée, gastro-intestinale au niveau de l'estomac, ou pulmonaire. Evidemment, les professionnels du milieu agricole sont les plus exposés à cette infection, qui, rappelons-le, n'est pas contagieuse entre deux personnes. Elle est davantage présente dans les pays en voie de développement par le biais de la consommation de viande mal cuite et contaminée.

Mais quelque soit sa provenance, il semble bien que les médecins aient de nouvelles armes à leur disposition et puissent développer, dans les prochaines années, un traitement à base de défensines contre la maladie du charbon. On connaissait déjà le pouvoir antimicrobien de ces peptides (petites protéines), naturellement produits par le système immunitaire humain et animal, qui perforent les parois cellulaires des bactéries pour les anéantir. Et voilà qu'une équipe de scientifiques de l'Institut Max Planck, dirigée par Stefan H.E. Kaufmann, à Berlin en Allemagne vient de leur découvrir une qualité supplémentaire. Les défensines seraient aussi capables de neutraliser la toxine du bacille de l'anthrax ! L'anthrax a-t-il enfin trouvé son maître ?