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Un coup d'accélérateur à la recherche sur les tumeurs cérébrales
Maladie rareMaladie rare, le glioblastomeglioblastome touche en France plus de 2400 personnes par an. Cette tumeurtumeur maligne affecte les astrocytesastrocytes, ces cellules en forme d'étoile qui constituent une véritable passerellepasserelle entre les vaisseaux sanguins et les neuronesneurones : ils assurent la nutrition de ces derniers, gèrent les connections inter-neuronales, régulent les neurotransmetteursneurotransmetteurs.
Une maladie difficile à traiter et à étudier
Cette tumeur évolue rapidement, en 2-3 mois, et même après chirurgiechirurgie, radiothérapieradiothérapie puis chimiothérapiechimiothérapie, son pronosticpronostic reste sombre. La survie ne dépasse pas un à deux ans après le diagnosticdiagnostic. « Depuis plusieurs années, rien n'a changé en terme de survie, déplore le Pr Bikfalvi, directeur de l'unité Inserm E0113 "Mécanismes Moléculaires de l'AngiogenèseAngiogenèse". On a donc cruellement besoin de modèles, de systèmes pour étudier les processus de cancérisation en jeu et affiner nos traitements. » La lourdeur des modèles animaux classiques est en cause. En plus de leur prix élevé les résultats obtenus chez la souris sont variables. En effet les greffesgreffes de tumeurs humaines ne prennent pas toujours, les tumeurs sont difficiles d'accès et jamais observables avant une trentaine de jours.
Un nouveau modèle proche de l'Homme
Afin de contourner ces écueils, Martin Hagedorn et Sophie Javerzat, deux enseignants chercheursenseignants chercheurs de l'équipe dirigée par le Pr Bikfalvi ont élaboré un modèle de progression de ce gliomegliome malin chez l'embryonembryon de poulet. Celui-ci récapitule de manière fiable les caractéristiques principales du développement tumoraltumoral chez l'homme, dans un temps très réduit (48h à 96h), tant d'un point de vue morphologique que moléculaire.
Ce modèle permet également de prédire la régulation de l'expression des gènesgènes chez les patients humains. L'équipe a ainsi montré comment certains gènes contribuent à faire passer la tumeur de la phase pré-angiogénique (quand la tumeur croît d'elle-même) à la phase angiogénique (lorsqu'elle mobilise le stroma, le tissu environnant et les vaisseaux sanguins qui vont l'alimenter). « Il s'agit donc d'un outil de recherche extrêmement efficace en ce qui concerne l'étude de nouvelles cibles thérapeutiques et leur validation », précise le Pr Bikfalvi.
Vers des progrès thérapeutiques
Mieux encore, le modèle embryonnaire permet d'évaluer de nouvelles molécules anticancéreuses comme les inhibiteurs de tyrosinetyrosine-kinaseskinases. L'imatinibimatinib par exemple, déjà efficace contre les leucémiesleucémies myéloïdesmyéloïdes chroniques, inhibe la croissance du glioblastome en 48 heures. Un autre médicament encore au stade expérimental, le PTK787/ZK, donne également de bons résultats, et devrait d'ici quelques mois passer au stade des essais cliniquesessais cliniques chez l'Homme.
« Ce travail apporte une contribution importante à la cancérologiecancérologie. Il s'agit d'un complément, voire d'une alternative aux modèles actuels qui a l'avantage d'être rapide, peu coûteuse, dans un contexte éthique très favorable, conclut Andreas Bikfalvi. Nos travaux ont notamment été soutenus par le projet intégré STROMA ("Selective targeting of angiogenesis and of tumor stroma") du 6ème Programme cadre de recherche technologique (PCRDT) de la Communauté Européenne. »