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Des chercheurs prennent position sur l'avenir de l'Europe en R&D
Prenant la parole lors d'une conférence organisée le 10 mars par la Fondation Umberto Veronesi pour le progrès de la science, le professeur Gordon McVie et d'autres confrères ont également souligné la nécessité pour la communauté scientifique de promouvoir le dialogue avec la société.
Plus d'efforts doivent être consentis en vue de mieux sensibiliser le public aux choix majeurs que le progrès scientifique impose à la société - tel était en substance le message délivré par les participants. Si la communauté scientifique peut compter sur le soutien d'un public informé, l'Europe sera alors en mesure de développer le type d'environnement favorable à la recherche qui existe déjà aux Etats-Unis.
Le financement est à la source des différences majeures entre l'UE et les Etats-Unis, a expliqué le professeur McVie. "Aux Etats-Unis, le gouvernement s'est engagé à financer la recherche et à développer une stratégie de santé publique; les Etats-Unis disposent en outre de deux atouts qui font désespérément défaut à l'Europe: la flexibilité et la vitesse de réaction", a ajouté le professeur McVie.
"En Europe, la recherche fondamentale sur le cancercancer est extrêmement performante mais nous restons à la traîne pour ce qui est de la recherche clinique et préventive. A l'inverse de l'UE, les Etats-Unis sont toujours partants lorsqu'il s'agit de développer des produits innovants. Nous devons de toute urgence remédier à cette asymétrie" estime le professeur McVie.
"Regardez comme il est rapide et facile de créer une jeune entreprise biotechnologique aux USA. Il faut qu'il en soit ainsi en Europe également. Nous devons développer une stratégie de recherche claire, améliorer la coordination et mettre en place le système de réponse rapide et de flexibilité dont disposent les USA; et nous devons le faire rapidement", a ajouté le professeur McVie.
Selon Umberto Veronesi, les initiatives privées ont un rôle déterminant à jouer dans la diffusion de la culture scientifique et le financement de projets scientifiques innovants. C'est pourquoi il est essentiel de mettre en place à l'échelle de l'Europe des incitatifs fiscaux destinés à encourager les dons privés.
"L'Europe reste un espace de haute créativité scientifique", a conclu Jacques Bernier, le directeur du département de radio-oncologieoncologie de Bellinzona (Suisse). "Nous devons développer la conscience individuelle et collective de ce qu'est la recherche. Nous devons comprendre que ce n'est pas quelque chose de statique et que l'investissement est le seul moyen d'assurer à nos petits-enfants un avenir meilleur".