La découverte d'une branche d'olivier qui a brûlé lors d'une éruption volcanique, il y a plus de 3.500 ans de cela, pourrait contraindre les scientifiques à réviser en partie les relations entre les civilisations pendant l'Age de Bronze…

au sommaire


    Une branche d'olivier a parlé…

    Il y a environ 3.500 ans, le volcanvolcan Santorini situé sur l'île grecque de Thera entra en éruption, projeta des débris à plus de 35 kilomètres d'altitude, et engendra un nuagenuage de cendres et de fumée si imposant qu'il atteignit la Chine, le Groenland, et l'ouest des Etats-Unis. Cette éruption, connue pour être l'une des plus puissantes des dix derniers millénaires, souleva également des vaguesvagues de 12 mètres de hauteur, qui vinrent se fracasser sur l'île de Crête, distante de 112 kilomètres. Ce tsunamitsunami aurait pu contribuer à la chute de la civilisation minoenne.

    La zone du volcan Santorini<br />Le lieu où l'on a découvert la branche d'olivier est situé au-dessus de la tête du figurant, sur la droite. <br />(Courtesy of Science)

    La zone du volcan Santorini
    Le lieu où l'on a découvert la branche d'olivier est situé au-dessus de la tête du figurant, sur la droite.
    (Courtesy of Science)

    Bien que l'effet de cette éruption ait été considérable, les archéologues éprouvent le plus grand mal à déterminer sa date exacte. Des datations au carbone estiment que la catastrophe s'est produite en 1.600 avant Jésus Christ. Des similitudes entre des poteries du Nouveau Royaume d'Egypte et de la cité d'Akrotiri, réduite en cendres par l'éruption, fixe l'événement à 1.500 ans avant Jésus Christ.

    Deux nouvelles études détaillées dans l'édition du 28 avril de la revue Science confirment les datations au carbone antérieures. La première, menée par le géologuegéologue Walter Friedrich de l'université d'Aarhus au Danemark, a consisté à dater une branche d'olivierolivier brûlée lors de l'éruption. La seconde, dirigée par l'archéologue Sturt Manning de l'université Cornell, à dater d'autres échantillons de boisbois et de graines retrouvés dans la cité d'Akrotiti. Les deux études estiment que la catastrophe s'est produite entre 1660 et 1600 avant Jésus Christ.

    La branche d'olivier qui a fait reculer la date de l'éruption de cent ans... <br />(Courtesy of Science)

    La branche d'olivier qui a fait reculer la date de l'éruption de cent ans...
    (Courtesy of Science)

    … Et revisite en partie l'Age de Bronze

    Cette nouvelle estimation pourrait bien mener les scientifiques à réécrire en partie l'histoire du bassin méditerranéen pendant l'Age de Bronze. En effet, on pensait jusque là que les civilisations basées en Crête, à Chypre et en Grèce, faisaient des échanges commerciaux avec le Nouveau Royaume d'Egypte dans la période où l'éruption avait eu lieu. Hors, entre 1660 et 1600 avant J.C., ce dernier n'avait pas encore été créé !

    Aussi, au lieu de l'Egypte, les populations de Grèce, de Chypre et de Crête auraient pu faire du commerce avec la civilisation Canaanite, qui occupait alors une région incluant aujourd'hui Israël, la Syrie, le Liban, et la Palestine. Ceci expliquerait certaines anomaliesanomalies qui intriguaient les historienshistoriens, comme les similitudes entre les deux déesses de la guerre Anat, au Levant, et Athéna, dans la mythologie grecque.

    Comme quoi, même une simple branche d'olivier peut revisiter l'histoire, et faire reculer la date d'une éruption volcaniqueéruption volcanique de cent ans !