Le Baromètre santé est devenu progressivement, l'outil de référence de la mesure des comportements, connaissances et croyances des Français en matière de santé. Grâce à la stabilité de la majeure partie du questionnaire depuis sa création en 1992, il permet une analyse de l'évolution des comportements de santé des Français au fil des générations. Cette année, l'enquête porte sur 30 000 personnes et aborde, en plus des thèmes déjà suivis (tabac, alcool, drogues, sexualité…), deux thématiques nouvelles : activités physiques ainsi que dépression et santé mentale.

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    Le baromètre santé des Français

    Le baromètre santé des Français

    L'étude des chiffres 2004-2005 permet de faire apparaître des progrès sensibles, notamment en matière d'information. En effet, pour la plupart des thèmes de santé qui leur étaient proposés, la majorité des Français se déclare bien informée. C'est particulièrement le cas dans les domaines pour lesquels des campagnes d'information nationale sont réalisées.

    Ainsi neuf personnes sur dix environ se déclarent plutôt ou très bien informées à propos du tabac et de l'alcool. Même phénomène concernant le cannabiscannabis : la proportion de personnes bien informées sur ce produit est passée de 41,6 % à 56,3 % en cinq ans. Ou en matière de sidasida (85,5 %), de contraceptioncontraception (84,2 %), de cancercancer (70,9 %).

    Ces progrès sont également notables en matière de consommation puisque l'on constate une baisse générale de la consommation de tabac, d'alcool ou de cannabis.

    C'est ainsi qu'en 2005, 29,9 % des Français disent fumer contre 33,1 % en 2000. 75 % des fumeurs réguliers ont déjà arrêté de fumer pendant au moins une semaine au cours de leur vie et près de 60 % ont actuellement envie de s'arrêter. Cette baisse de consommation s'observe également de façon significative pour l'alcool. En 2005, 13,7 % des Français disent avoir consommé de l'alcool tous les jours de l'année ; que ce soit du vin, de la bière ou d'autres alcools, contre 19,3 % en 2000.

    De même et contrairement aux idées reçues, on ne constate pas chez les 15-25 ans d'augmentation de l'expérimentation du cannabis : ils sont 48,5 % en 2005 contre 49,6 % d'expérimentateurs en 2000.

    Cette édition du BaromètreBaromètre santé fait également apparaître une stabilité de certains comportements. Ainsi, le recours au préservatifpréservatif lors du premier rapport sexuel, qui a fortement et régulièrement augmenté entre 1987 et 2002 (de 15,2 % à 86,7 %), se maintient depuis à ce niveau. De même, si le recours à la contraception d'urgence a augmenté depuis 2000 (date de l'accès libre à la pilule du lendemainpilule du lendemain en pharmacie) passant de 8,4 % à 13,7 %, seuls 11,7 % des femmes connaissent le délai maximum d'utilisation de cette pilule (72 heures).

    Plus préoccupant :

    cette stabilité concerne également les comportements de dépendance. En effet, la baisse de consommation de produits psychoactifs ne concerne pas les plus gros consommateurs. Les gros fumeurs sont aussi nombreux qu'avant. La proportion de buveurs à risque n'a globalement pas évolué (9 %) et s'il n'y a pas plus de consommateurs de cannabis qu'en 2000, les consommateurs réguliers sont, eux, plus nombreux.

    Le Baromètre santé 2005 permet également d'ouvrir des pistes de travail pour les futures politiques de santé publique. Ainsi, constate-t-on que les hommes sont plus nombreux que les femmes à adopter des conduites à risque. 33,3 % des hommes fument contre 26,6 % des femmes. Ils sont plus nombreux à boire quotidiennement de l'alcool (20,3 % contre 7,3 % des femmes). 4,3 % des hommes sont des fumeurs réguliers de cannabis contre 1,3 % des femmes. La prise en compte de la notion de genre dans les politiques de préventionprévention constitue bien un enjeu pour l'avenir.

    Enfin, au fil des ans, le Baromètre santé s'enrichit de nouvelles thématiques, qui sont autant de pistes de travail en prévention et en éducation pour la santé. Ainsi la question de la santé mentale est abordée pour la première fois avec cette ampleur. On découvre notamment que 7,8 % des 16 883 personnes interrogées (soit environ 50% de l'échantillon), ont souffert d'un épisode dépressif caractérisé au cours des douze derniers mois. Ceci confirme l'importance des troubles mentaux, mais met également en relief l'insuffisance et l'inadaptation de leur prise en charge. 38,3 % des personnes dépressives déclarent avoir consulté pour cette raison mais seulement 64,4 % de ces personnes ont bénéficié d'un traitement adapté à la dépression, au regard des connaissances dont on dispose en matière de bonnes pratiques cliniques.

    Tous ces résultats fournissent à l'institut et à tous les organismes intéressés par ces données une meilleure perception des modes de vie de nos contemporains. Le Baromètre santé participe ainsi à l'évaluation et à l'orientation des politiques publiques de prévention et d'éducation pour la santé.