Le Ministère des Affaires intérieures et de la Communication (MIC) a organisé avec le NICT (National Institute of Information and Communications Technology) et la JAXA (Japan Aerospace Exploration Agency) le 8ème Forum international sur les communications avancées par satellite dans la région Asie-Pacifique. Cette réunion qui s'est tenue le 28 novembre à Tokyo a été l'occasion pour le Japon de présenter la feuille de route dans le secteur des télécommunications par satellite.

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    Note : les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur www.bulletins-electroniques.com

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    Pour le MIC, M. Takeuchi (en charge de la politique pour les télécommunications spatiales) a tout d'abord présenté le rôle des communications spatiales dans la politique globale de l'information au Japon. Le Japon s'est donné l'objectif d'être la nation la plus avancée dans les technologies de l'information et des communications (TICTIC) en 2010, comme l'indique le plan appelé "u-Japan" (ubiquitous Japan). Parmi les priorités définies dans la réforme de janvier 2006, on note un paragraphe concernant la réduction de la fracture numériquenumérique. C'est dans ce domaine que le satellite, avec sa zone de couverture étendue, peut apporter une valeur ajoutée.

    Le MIC s'est donné trois objectifs pour les télécommunications spatiales : améliorer la qualité de vie des japonais (avec de meilleurs services de télécommunication ou de diffusion, comme de la télévision très-haute-définition), assurer les communications en cas de catastrophe (naturelle ou de type terroriste), et enfin renforcer la compétitivité internationale de son industrie. Jusque dans les années 1980, la politique japonaise de développement de communications spatiales avançait sur trois fronts parallèles : les satellites de télécommunication de la série CS, les satellites de diffusion de la série BS, et les satellites de R&D (série ETS, avec aussi le satellite COMETS). En 1990, le Japon a cependant été plus ou moins contraint par les Etats-Unis de réaliser des appels d'offres internationaux pour l'approvisionnement de ses satellites opérationnels, obligeant les agences à ne participer qu'à des développements de satellites de R&D. Dans ce domaine le MIC finance ainsi plusieurs projets avec le MEXT (Ministère de l'Education, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie). Tout d'abord le satellite ETS-VIII, qui sera lancé le 16 décembre 2006, et qui validera certaines technologies relatives aux communications vers les terminaux mobilesmobiles. Ensuite, le satellite WINDS, qui sera lancé en 2007 et validera des technologies de communications haut-débitdébit. Pour ces deux satellites, le MIC sera en charge en 2007 de la sélection d'expériences applicatives (comme de la télé-médecine ou de la télé-éducation) qui sont largement ouvertes à la communauté asiatique.

    Le satellite ETS-VIII sera lancé le samedi 16 décembre prochain. Crédits : http://jda.jaxa.jp

    Le satellite ETS-VIII sera lancé le samedi 16 décembre prochain. Crédits : http://jda.jaxa.jp

    Afin de réaliser les trois grands objectifs cités ci-dessus, le MIC a établi une feuille de route dans plusieurs thématiques. Tout d'abord pour les communications haut-débit, il prévoit le lancement en 2010 de plusieurs successeurs aux satellites de relais DRTS (avec à terme des charges de communications optiques). Dans le domaine des communications vers les terminaux mobiles, le MIC étudie la faisabilité de lancer en 2011 un satellite possédant des antennes en bande S deux fois plus larges que celles d'ETS-VIII. Le MIC envisage même dans un second temps un satellite opérationnel à partir de 2015 pour des communications d'urgence vers les citoyens japonais. Dans le domaine de la diffusion, le MIC promet la réalisation d'un satellite expérimental en bande 21 GHz pour des programmes en très haute définition (SHD). Enfin dans le domaine du positionnement, la feuille de route japonaise reste encore floue et devrait dépendre de l'avenir du projet QZSS (Quasi-Zenith Satellite System) en cours de développement.

    Par Mathieu GRIALOU