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New Horizons est maintenant à moins de 15 millions de kilomètres de la planète double Pluton et Charon. Selon les ingénieurs de la Nasa, la sonde est en pleine forme et tous ses systèmes fonctionnent normalement. Elle continue à nous envoyer des images et des informations qui, lentement mais sûrement, nous dévoilent les secrets de ces deux astres. Tout dernièrement, l'un des instruments de la sonde, RalphRalph/MVIC (Multi-spectral Visible Imaging Camera, un spectromètre sensible au visible et au proche infrarouge) a livré un spectrespectre de la surface de PlutonPluton. L'un des capteurscapteurs de MVIC est spécifiquement dédié à la détection du méthane (CH4) et a confirmé sa présence, sous forme de glace.
Ce n'est pas une surprise car, à l'aide d'instruments au sol, l'astronomeastronome Dale Cruikshank avait détecté sa présence avec ses collègues déjà en 1976. Le chercheur est d'ailleurs membre de la mission New HorizonsNew Horizons. Le méthane est présent aussi dans les atmosphèresatmosphères de Jupiter et de SaturneSaturne, ainsi que dans celle de TitanTitan. Cette moléculemolécule carbonée est vue comme un vestige du disque protoplanétairedisque protoplanétaire dans lequel se sont formées les planètes il y a 4,56 milliards d'années environ.
Les dernières images en couleurs de Pluton combinant des images en noir et blanc à haute résolution et des images en couleurs à résolution moindre. Elles montrent deux hémisphères bien différents. On sera sans doute surpris par l'aspect de la surface de cette planète naine... Toute la surface ne pourra malheureusement pas être observée avec la meilleure résolution possible car Pluton (comme Charon) tourne lentement sur elle-même, en 6,4 jours. C'est la durée des séries d'observations actuelles. Mais lors du survol de Pluton par la sonde New Horizons le 14 juillet prochain, à 12.500 km, seul l'hémisphère noté encounter, à gauche, sera observé de près. L'autre face (Opposite hemisphere) ne sera vue que de plus loin, avant et après le passage, avec une résolution maximale de 38 km/pixel. © Nasa
Des structures de 480 kilomètres de diamètre sur Pluton
Beaucoup plus intéressantes sont les dernières images fournies par les instruments Lorri (Long-Range Reconnaissance Imager, un télescopetélescope) et, encore lui, Ralph/MVIC (un spectromètre imageur). Le premier en noir et blanc (le meilleur en résolutionrésolution), et le second en couleurscouleurs. Combinées, elles révèlent de nouveaux détails des deux hémisphères de Pluton. Lors du survolsurvol du 14 juillet, ces deux instruments révèleront des détails bien plus fins. Lorri permettra d'obtenir des images à 400 mètres par pixelpixel de régions sélectionnées.
Pour le moment apparaît un ensemble de structures de même dimension et également espacées près de l'équateuréquateur de la planète naineplanète naine. Leur diamètre est d'environ 480 kilomètres et on ne sait pas encore à quoi elles correspondent. Les deux hémisphères de Pluton exhibent aussi des différences. Les chercheurs espèrent découvrir des nuagesnuages dans l'atmosphère de Pluton, révélée en 1985 grâce à une occultationoccultation d'étoileétoile. Revue en 2002 grâce à l'occultation de deux étoiles (dont l'une depuis l'observatoire d'Hawaï), elle avait gonflé. Sa pressionpression et son volumevolume semblent en effet augmenter depuis quelque temps, et elle s'étendrait actuellement jusqu'à environ 8.000 km de la surface. Une explication avancée fait intervenir le fait qu'en 1987, le pôle sud de Pluton est sorti de l'ombre pour la première fois depuis 120 ans (l'axe de rotation étant proche de l'écliptiqueécliptique, un hémisphère reste au jour ou bien dans la nuit durant une demi-révolution).
Les rayons du SoleilSoleil auraient donc sublimé de grandes quantités d'azoteazote piégées temporairement dans la calotte polairecalotte polaire. Rappelons que comme celle de Titan, l'atmosphère de Pluton est principalement constituée d'azote. Trois instruments dédiés (Alice, Swap et Pepssi) l'étudieront de près lors du survol du 14 juillet et s'intéresseront aussi à son interaction avec le vent solairevent solaire, un phénomène mal connu que la sonde Maven étudie actuellement atour de Mars.